Ratko Mladic enfin rattrapé par la justice

27/05/2011
Communiqué
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La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation membre le « Center for Peace and Democracy Development » (CPDD, Serbie) se réjouissent de l’arrestation de Ratko Mladić en Serbie, le 26 mai, mettant ainsi un terme à 16 années de fuite du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

« 19 ans après les crimes qui ont ravagé le cœur de l’Europe et 16 ans après avoir été inculpé par le TPIY, Mladić est enfin arrêté. Justice devrait enfin être rendue aux milliers de victimes et parents de disparus d’ex-Yougoslavie », a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

Ratko Mladić, ancien chef de l’état-major principal de l’armée des Serbes de Bosnie (VRS) est accusé de 15 chefs d’inculpation de crime de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au cours du conflit qui s’est déroulé en Bosnie-Herzégovine de 1992 à 1995, et en particulier l’exécution de près de 8 000 hommes et adolescents musulmans de Srebrenica, en 1995.

Le fugitif européen le plus célèbre doit désormais être transféré au TPIY à la Haye et y être jugé sans délai. Il rejoindra Radovan Karadžić, l’ancien Président de la Republika Srpska, dont le procès a commencé en 2009.

La FIDH et son organisation membre saluent également le pas essentiel qui vient d’être franchi dans la construction de la justice internationale. Elles saluent l’Union européenne (UE) qui a su faire de la coopération de la Serbie en matière de justice un élément clef de leurs négociations politiques.

Cette arrestation intervient alors que la procédure d’achèvement des travaux du TPIY est bien avancée, et que celui-ci devrait fermer ses portes d’ici fin 2014, faisant place à un mécanisme résiduel [1].

La FIDH et le CPDD Serbie appellent :
 le TPIY à s’engager dans les meilleurs délais à ouvrir le procès de Mladić à la Haye
 le Conseil de Sécurité des Nations unies, à réévaluer la procédure d’achèvement du TPIY afin de lui permettre de mener à bien le procès de Ratko Mladić
 la Serbie à :
 renforcer son soutien à la chambre spéciale chargée des crimes de guerre au sein du tribunal de district de Belgrade et au Bureau du procureur chargé des crimes de guerre ;
 continuer sa coopération avec le TPIY et à arrêter Goran Hadzic, désormais le seul fugitif restant du TPIY, accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité en tant que ancien président du Gouvernement des Districts autonomes serbes autoproclamés de Slavonie, de Baranja et du Srem occidental (SAO SBSO) puis Président de la République serbe de Krajina (RSK).

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