PARODIE DE JUSTICE POUR LES 143 PRISONNIERS " OTAGES " ALBANAIS DU KOSOVO

22/05/2000
Communiqué

Sans surprise, le Tribunal de Nis, en Serbie, devant lequel ils étaient déférés, depuis le 15 avril 2000, a condamné ce jour, à des peines de 7 à 13 ans de prison, les 143 prisonniers politiques albanais du Kosovo, emmenés, comme un butin de guerre, par les forces serbes, lors de leur retrait du Kosovo, en juin 1999.

Comme les précédents prisonniers, déjà condamnés, par ce même tribunal, au nombre desquels la poétesse et médecin Flora Brovina et Albin Kurti, Président du Syndicat des Etudiants de Pristina, ils étaient tous accusés de soutien ou appartenance à une organisation terroriste.

Ces 143 prisonniers politiques ont tous été capturés à Dkjakovica, où les rafles les plus importantes ont eu lieu, pendant les frappes, fin avril et début mai 1999. En violation flagrante des lois de la guerre, qui obligent à la restitution des prisonniers de guerre, à l’issue des hostilités, ils ont été extraits des prisons où ils étaient gardés, pour être, avec quelques 2.000 autres, ensuite conduits en Serbie, où ils sont aujourd’hui détenus.

Les procès qui se succèdent ne sont que des parodies de justice, destinées à conférer un semblant de légitimité à des détentions arbitraires : les dossiers sont vides, les avocats de la défense privés des droits les plus élémentaires, l’équité et la justice bafouées.

Tous ces prisonniers sont aujourd’hui détenus illégalement et arbitrairement par les autorités serbes. Les conditions de leur détention sont alarmantes, les droits particuliers, en principe, reconnus aux prisonniers politiques, sont, en Serbie, ignorés, et l’accès restreint aux prisonniers du CICR, des avocats et des familles, laisse craindre que le nombre de blessés et malades, laissés sans soin, n’augmente.

L’omission de leur sort dans les accords de Kumanovo impose plus que jamais à la communauté internationale, de maintenir et d’accroître sa pression sur les autorités de Belgrade afin qu’elles libèrent ceux qui ne peuvent être qualifiés autrement que d’otages. La pacification du Kosovo dépend largement du sort qui leur sera réservé et les efforts déployés pour leur libération par la communauté internationale, attesteront de la réalité de sa volonté à cet égard.

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