La FIDH publie une vidéo sur les "Crimes contre l’Histoire" alors que la Russie récidive

01/07/2021
Communiqué
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International Memorial

(Moscou, Paris) 1 juillet 2021 — Le président russe vient d’entériner une loi interdisant les comparaisons publiques entre l’Allemagne nazie et l’URSS, ajoutant ainsi à l’arsenal législatif restreignant le travail des historiens, des militants et des ONG traitant du passé soviétique. Suite à la publication le 10 juin de son rapport Russie : les crimes contre l’Histoire, la FIDH publie aujourd’hui un court documentaire illustrant la campagne concertée menée par le pouvoir pour consolider son monopole sur la mémoire historique.

Réalisée par Olga Kravets/NOOR en collaboration avec Grigory Vaypan, avocat des "enfants du Goulag" et principal auteur du rapport, la vidéo révèle les différents aspects des "crimes contre l’histoire" en tant que catégorie spécifique de violations des droits humains. La vidéo passe en revue certains des principaux événements qui, en Russie, ont un impact sur la mémoire et la responsabilité des crimes de l’ère soviétique : le procès concernant les droits des descendants des déportés au Goulag ; les poursuites engagées contre Youri Dmitriev ; l’excavation de fosses communes à Sandarmokh ; le négationnisme des crimes soviétiques comme Katyn ; et la fermeture du musée Perm 36, entre autres.

L’absence de recours adéquats pour les victimes du passé soviétique, la persécution des historiens, des défenseurs des droits et des ONG, la réécriture de l’histoire au service du gouvernement, la criminalisation de la recherche et des discours historiques, la sanctification de la victoire de l’Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale, comme dans la loi sur la mémoire récemment adoptée... Tout autant d’obstacles qui empêchent la société russe de surmonter le passé.

À la lumière de ces observations, le film de neuf minutes transmet les recommandations formulées dans notre rapport, telles que l’établissement de garanties et de protections juridiques pour préserver l’indépendance du travail des historiens. Le rapport propose également la reconnaissance officielle des historiens comme défenseurs des droits de l’homme par les procédures spéciales de l’ONU, ainsi que la création d’une "journée des historiens" par l’UNESCO.

Si rien n’est fait pour lutter contre les crimes contre l’histoire, les pays qui les commettent - plusieurs pays de la région et du monde entier se sont inspirés des méthodes de la Russie et ont créé des obstacles similaires ou pratiquement identiques - risquent de dériver sur une pente dangereuse : les sociétés incapables d’affronter les crimes de leur passé sont condamnées à les revivre.

Retrouvez ici le rapport “Crimes contre l’histoire en Russie” en intégralité

Retrouvez ici notre table ronde

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