Nations Unies : la Russie doit prouver sa volonté de combattre les discriminations raciales

31/07/2008
Communiqué

Paris - Genève, le 31 juillet 2008 ― A l’occasion de l’examen du rapport de la Fédération de Russie par le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations Unies (CERD), jeudi 31 juillet et lundi 4 août, la FIDH rappelle les autorités russes au respect et à la mise en oeuvre de leurs obligations internationales en matière de lutte contre le racisme et la xénophobie.

Au cours des dernières années, les actes de violence raciste, les discriminations et la xénophobie se sont accrus en Russie, une situation que la FIDH dénonce dans plusieurs rapports transmis au Comité :

− Les « non-russes », majoritairement originaires des ex-Républiques soviétiques, quel que soit leur statut (réfugiés, personnes déplacées, travailleurs migrants permanents ou saisonniers) sont la cible de la montée de la xénophobie, du racisme et des mouvements extrémistes qui sévissent dans la société russe. En outre, la stigmatisation des migrants « non slaves » dans le discours politique aboutit à des violations des droits de l’Homme lors des contrôles policiers, d’arrestations et de détentions arbitraires.1
− Dans ce contexte, la crise diplomatique russo-géorgienne de septembre-octobre 2006 a provoqué une véritable campagne anti-géorgienne en Russie et abouti à des expulsions massives de migrants géorgiens, mais aussi de Russes d’origine géorgienne. Cette crise a exacerbé les tensions communautaires et a également participé à la stigmatisation des migrants.2
− La lutte contre le terrorisme, notamment dans les régions du Nord Caucase, donne lieu à de graves dérives racistes et stigmatisantes contre certaines communautés et leurs représentants. C’est le cas notamment de nombreuses associations musulmanes, incriminées par la loi contre « l’extrémisme » de participation à un groupe extrémiste ou de diffusion de littérature extrémiste, ou le harcèlement judiciaires de certains membres des communautés musulmanes, visés par des procès fabriqués de toute pièce.3
− les populations Roms, elles aussi stigmatisées sont victimes d’expulsions forcées répétées, aggravant une situation sociale particulièrement précaire.4
− Enfin, l’adoption de réformes législatives installant davantage un régime discriminatoire envers les travailleurs migrants, entraîne de nombreux cas d’exploitation, voire de servitude de ces travailleurs.5

Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, organe composé d’experts indépendants, est chargé de surveiller l’application de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale par ses États parties. Ceux-ci sont tenus de présenter au Comité, tous les deux ans, des rapports sur la mise en œuvre de la Convention. Le Comité examine chaque rapport et présente ses recommandations aux États parties sous la forme d’« observations finales ».

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