En dépit de la crise démographique dont souffre la Russie, de son impérieux besoin de main d’oeuvre et malgré certaines règles facilitant les séjours de courte durée, la nouvelle législation migratoire restrictive, entrée en vigueur en janvier 2007, a rendu encore plus difficile la situation des migrants. La législation sur le travail des étrangers hautement discriminatoire, le manque flagrant de protection des réfugiés et les procédures juridiques très contraignantes rendent les migrants particulièrement vulnérables.
Majoritairement originaires des ex-Républiques soviétiques, les migrants, quel que soit leur statut (réfugiés, personnes déplacées, travailleurs migrants permanents ou saisonniers) sont les premières cibles de la montée de la xénophobie, du racisme et des mouvements extrémistes qui sévissent dans la société russe. La stigmatisation des migrants « non slaves » dans le discours politique aboutit à des violations des droits de l’Homme lors des contrôles policiers, d’arrestations et de détentions arbitraires qui s’opèrent grâce à la complicité des autorités tant policières que judiciaires.
Dans ce contexte, la crise diplomatique russo-géorgienne de septembre-octobre 2006 a provoqué une véritable campagne anti-géorgienne en Russie et abouti à des expulsions massives de migrants géorgiens, mais aussi de Russes d’origine géorgienne. Cette crise a exacerbé les tensions communautaires et a également participé à la stigmatisation des migrants.
Dans leur rapport, la FIDH et l’association « Assistance Civique » ont formulé un certain nombre de recommandations aux autorités russes, à l’Union européenne, au Haut commissariat aux réfugiés et au rapporteur spécial de l’ONU sur les travailleurs migrants afin que soient respectés les droits et la dignité des migrants en Fédération de Russie.