Le Parlement européen doit défendre la démocratie menacée

16/07/2024
Communiqué
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Alain Pitton / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Le 16 juillet 2024, le Parlement européen tient sa première session plénière après les élections européennes de juin 2024, un nombre sans précédent de député·es d’extrême droite ont été élu·es pour la législature 2024 - 2029.
La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) invite tou·tes les nouveaux·elles membres du Parlement européen à défendre fermement les principes de respect de la démocratie, de l’état de droit et des droits humains, ainsi que les valeurs de dignité humaine, de tolérance, d’égalité, de solidarité et de respect des minorités.
Ces valeurs sont inscrites dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 ainsi que dans l’article 2 du traité de l’UE. Elles constituent la pierre angulaire sur laquelle repose l’Union européenne. Les député·es européen·nes doivent garantir leur protection et leur efficacité et les défendre lorsqu’elles sont attaquées.

Bruxelles, Paris, 16 juillet 2024. Les partis d’extrême droite siègent désormais dans près d’un quart des gouvernements des 27 États membres de l’Union européenne. Très concrètement, l’extrême droite au pouvoir entraîne une limitation des droits et libertés pour tou·tes, et en particulier pour les plus vulnérables.

L’affaiblissement des contre-pouvoirs démocratiques est en cours. Nous constatons une grave atteinte à l’indépendance de la presse et des tentatives répétées de saper les institutions judiciaires qui rendent la justice au peuple. La société civile est menacée et les droits et libertés fondamentaux sont attaqués. Les agressions se multiplient contre les libertés politiques, religieuses et de conscience, contre le droit d’association et de réunion pacifique. Les droits linguistiques, les droits sexuels et reproductifs des femmes et le droit à un environnement sain sont menacés. Cela s’applique à des degrés différents aux États « illibéraux » et aux démocraties consolidées. Un rétrécissement de l’espace civique et démocratique et un recul de l’état de droit sans précédent peuvent conduire à l’injustice et inverser les progrès accomplis vers la réalisation d’un espace commun de liberté, de justice et de paix au cours des 70 dernières années.

«  La montée de l’extrême droite en Europe, comme ailleurs dans le monde, est loin d’être une fatalité. Nous devons mener un combat quotidien et sans relâche pour nos libertés, pour l’idéal de dignité universelle : l’autre mérite d’avoir des droits, parce qu’il, elle, est mon égal·e, d’autant plus que cela ne m’enlève aucun droit », déclare Alexis Deswaef, vice-président de la FIDH. « Rappeler inlassablement ce principe fondamental, le proclamer, se battre pour lui, c’est l’essence même des droits humains. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits et en dignité. L’extrême droite est la négation de cette idée.
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Le populisme radical se nourrit des frustrations sociales nées d’une période de grande instabilité politique et économique et d’une méfiance croissante à l’égard des institutions publiques. Loin d’apporter une réponse adéquate à ces frustrations légitimes, la montée de l’extrême droite représente une menace fatale pour les droits et la démocratie. C’est en particulier le cas pour les principes de justice, d’égalité, de fraternité et de solidarité, dont ces forces politiques sont l’antithèse même.

Face à l’urgence politique, sociale et environnementale, la FIDH appelle les député·es européen·nes nouvellement élu·es, les autres institutions de l’UE, la société civile et les citoyen·nes européen·nes à se mobiliser. La FIDH les exhorte à utiliser tous les moyens à leur disposition pour défendre les droits humains et les principes démocratiques contre ceux qui menacent de les détruire, en Europe et partout dans le monde.

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