Paris, 11 décembre 2024. La 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris a déclaré l’auteur Charles Onana, ainsi que son éditeur, Damien Serieyx (Éditions du Toucan), coupables de contestation du crime de génocide. La FIDH et la LDH, parties civiles dans cette affaire, saluent cette décision.
Me Patrick Baudouin, Président d’honneur de la FIDH et de la LDH et avocat représentant les parties civiles pour la FIDH et la LDH dans cette affaire, déclare : « Cette décision historique est un pas essentiel dans la lutte contre le négationnisme trop souvent présent lorsqu’il s’agit du génocide perpétré contre les Tutsis ». Il poursuit en affirmant : « Un non-lieu dans cette affaire aurait été une insulte aux victimes. Cela aurait encouragé et banalisé la falsification de l’histoire ainsi que la contestation du génocide ».
Cette première condamnation historique en France pour négationnisme du génocide des Tutsis au Rwanda fait œuvre de jurisprudence et fixe un cadre légal pour des faits similaires à venir, tout en rétablissant la vérité et la mémoire des victimes. Entre avril et juillet 1994, entre 800 000 et 1 million de Rwandais·es ont été tué·es, la grande majorité pour leur appartenance à la minorité tutsie, tandis que des Hutus ont aussi été victimes.
Charles Onana est condamné au paiement de jours amendes représentant un total de 8 400 €, et son éditeur à une amende de 5 000 €, tous deux étant condamnés également à payer aux associations plaignantes 1 euro symbolique ainsi que diverses sommes en remboursement de leurs honoraires d’avocat. Charles Onana a d’ores et déjà interjeté appel devant la Cour d’appel de Paris, ce qui donnera lieu à un nouveau procès.
Contexte
L’ouverture du procès le 7 octobre 2024 a permis à la Cour de se pencher sur les propos de Charles Onana dans son ouvrage, Rwanda, la vérité sur l’opération Turquoise - Quand les archives parlent (Paris, 2019, éditions du Toucan), dans lequel se trouvent de nombreux passages niant le génocide des Tutsis au Rwanda. Alertés par ces propos, la FIDH et la LDH notamment, ont déposé une plainte en 2020 pour contestation de crime de génocide et se sont constituées en parties civiles dans ce procès, dont le verdict a été rendu en ce jour du 9 décembre 2024.