L’assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached refait surface 58 ans après. En effet, le 5 décembre 1952 Farhat Hached était assassiné dans un guet-apens alors que la Tunisie faisait face, depuis le début de l’année 1952, à des affrontements armés entre les partisans de l’indépendance et l’Etat français.
C’est la « MAIN ROUGE », organisation armée secrète, qui est soupçonnée d’avoir tué Farhat Hached. Elle opérait dans les années 50 au Maghreb puis en Europe et aurait commis plusieurs assassinats politiques à la demande du gouvernement français de l’époque, dirigé par le Président du Conseil Antoine Pinay.
Le 18 décembre 2009, un ancien membre de la « MAIN ROUGE », Antoine Méléro, avait revendiqué l’assassinat de Farhat Hached par cette organisation au cours d’une émission diffusée sur la chaîne de télévision Al Jazeera. Il avait même justifié cet acte en disant textuellement :« moi je la trouve légitime, moi si c’était à refaire, je referais ».
Ces propos, qui incitent et légitiment la commission de l’acte criminel dans un contexte de conflit armé sont constitutifs d’une apologie de crime de guerre au sens des conventions de Genève de 1949 et doivent être pénalement sanctionnés. Bien que le crime en lui-même soit prescrit, l’apologie ne l’est pas.
La FIDH et la LDH espèrent fortement que la plainte déposée pour apologie de crime de guerre sera suivie d’effet dans un contexte où doivent être combattues la nostalgie du colonialisme et la résurgence du racisme.