Bienvenue à Gattaca : Une famille ce n’est pas le résultat de tests ADN

12/10/2007
Communiqué

L

Après l’obligation de l’apprentissage du français, voici que l’on prétend
« proposer » des tests ADN pour s’assurer de la filiation des
enfants. Chacun sait qu’en fait, si cette loi passe, ces tests seront
imposés.

La volonté de pallier l’absence de documents d’état civil ou la fraude
travestit la réalité quotidienne que les étrangers candidats au regroupement
familial vivent. Dans les faits, les consulats vérifient quotidiennement les
documents qui leurs sont produits, n’hésitent pas à les remettre en cause, à en
demander de supplémentaires voire à prendre prétexte d’une perte pour les
solliciter à nouveau. C’est ainsi que certaines personnes attendent depuis des
années des visas qu’ils sont en droit d’obtenir sous couvert d’un arbitraire de
plus en plus systématique.

Imposer aux étrangers, ayant le droit de s’établir en France pour tout
simplement vivre une vie de famille normale, un test ADN, c’est non seulement
renforcer l’arbitraire (et le coût déjà exorbitant des formalités) mais c’est
admettre que les étrangers et leurs familles n’ont pas les mêmes droits
fondamentaux que les français.

La France interdit, en effet, hors décision de Justice ou besoins médicaux,
de procéder à de tels tests tout simplement parce qu’elle considère, à juste
titre, que la définition de la famille ne se borne pas au lien biologique.

Réduire la filiation au seul lien biologique, c’est non seulement appliquer
un traitement discriminatoire aux étrangers mais c’est aussi nier qu’une
famille, ce sont des liens d’une autre nature que ceux du sang.

En décidant d’imposer un tel test aux étrangers, le législateur français nie
l’histoire personnelle de chacun.

C’est l’humanité d’hommes, de femmes et d’enfants qui est déniée en la
réduisant à une chaîne de molécules.

Nous voulons affirmer solennellement que, venant après de multiples mesures
restrictives et vexatoires, après les propos insultants tenus à Dakar par le
président de la République française, nous ressentons cet amendement de la
majorité des députés français comme une injure faite à notre identité
humaine.

Nous n’acceptons pas que la France institue ainsi une xénophobie d’Etat.

La FIDH et la LDH

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