Le Belarus a exécuté quatre condamnés en 2016. Ce pays est le seul du continent européen à continuer d’appliquer la peine de mort. Après une pause d’un an et demi due aux négociations sur les sanctions de l’UE (elles ont finalement été levées en février 2016), les exécutions ont repris pour atteindre le nombre d’exécutions annuelles le plus élevé depuis 2008.
Le Belarus procède régulièrement à des exécutions à l’issue de procès inéquitables, où l’accusation présente souvent l’auto-incrimination comme preuve de culpabilité déterminante, le tout entièrement à huis clos. Cette procédure dans son ensemble reste trop peu relayée et méconnue de la communauté internationale.
Le personnel pénitentiaire traite les détenus dans le couloir de la mort, comme s’ils n’appartenaient déjà plus au « monde des vivants ». L’administration leur refuse souvent la visite de leur avocat et confisque la correspondance avec leur famille. Interdits de promenade, les condamnés à mort sont contraints de passer la totalité de leurs journées dans une cellule de 3 mètres sur 6 qu’ils partagent avec un autre condamné à mort. L’énorme pression psychologique qui s’exerce sur un détenu après l’exécution de son codétenu s’ajoute à l’angoisse de ne pas connaître la date de sa propre exécution. L’administration pénitentiaire n’informe pas les familles de l’exécution ni à l’avance ni immédiatement après. Certaines exécutions sont ainsi dissimulées près d’un mois. La législation interdit de rendre le corps aux familles et de révéler le lieu de sépulture. Les Nations Unies ont déjà qualifié ces pratiques de torture et de maltraitance des proches des condamnés à mort.
Les données officielles relatives aux affaires de condamnation à mort sont aussi rares qu’incomplètes. Quant aux informations concernant les conditions de détention et les procédures d’exécution, elles ne sont pas rendues publiques. Les exécutions ne font l’objet d’aucune statistique officielle, cependant, les organisations de défense des droits fondamentaux estiment que le Belarus a fait exécuter environ 400 personnes depuis son indépendance en 1991.
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