Dans le contexte de la récente crise financière, la question de l’investissement éthique revêt une importance croissante. Depuis plus d’une décennie de nombreux investisseurs prennent en compte des éléments dits extra-financiers – les critères ESG (Environnement, Social et Gouvernance) – dans leurs décisions d’investir ou non dans les entreprises. Peu de ces investisseurs, toutefois, ont appliqué ces critères non-financiers aux Etats. La présente étude de la FIDH établit les prémisses d’une méthodologie d’évaluation extra-financière des Etats, plaçant au cœur de l’analyse le respect, la promotion et la protection des droits de l’Homme par les États. Cette méthode est mise en œuvre dans le propre fond éthique de la FIDH, la SICAV Libertés et Solidarité.
Donner à « l’extra-financier » la place qu’il mérite au centre des débats
Quels devraient être les critères déterminants pour une décision d’investissement dans des obligations d’Etat ? La crise financière que traverse la Grèce est un exemple flagrant que la prise en compte des seuls critères financiers ne suffit pas à prédire la stabilité financière d’un pays. Non seulement la prise en compte des seuls critères financiers réduit l’analyse à une analyse sur le court terme, mais cela peut également entraîner des conséquences graves sur le plan social et environnemental, en particulier pour les populations vulnérables. Cette étude se veut un outil, notamment pour les agences de notation extra-financière, pour contribuer à la mise en place de systèmes de classement permettant aux gestionnaires des Fonds de placement éthiques de prioriser les investissements dans les pays qui appliquent une politique active de soutien, de respect et de promotion des droits de l’Homme.