Paris, 30 mai 2025. El 27 de mayo de 2025, el Tribunal Penal para Casos de Corrupción y Conducta Indebida de la 2ª Región de la provincia de Rayong declaró culpables a dos instructores del ejército tailandés y a 11 reclutas veteranos de la muerte de un soldado en agosto de 2024 y los condenó a penas de prisión de entre 10 y 20 años.
Le 27 mai 2025, le tribunal pénal chargé des affaires de corruption et de mauvaise conduite de la région 2, située dans la province de Rayong, a reconnu coupables deux instructeurs de l’armée thaïlandaise et 11 conscrits plus anciens dans le décès d’un soldat en août 2024, et les a condamnés à des peines de prison allant de 10 à 20 ans.
Worapratch Phadmasakul, un appelé de l’armée thaïlandaise de 18 ans, rattaché au 3e bataillon du 21e régiment d’infanterie de la garde royale dans la province de Chonburi, est mort le 2 août 2024 des suites de ses blessures, après avoir été violemment passé à tabac lors d’un entraînement disciplinaire. Les rapports médicaux ont révélé qu’il souffrait d’un œdème cérébral, de côtes cassées, d’un poumon collapsé et perforé, d’une fracture de la clavicule et de lésions à la colonne vertébrale.
Le premier instructeur, qui avait été aperçu pour la dernière fois en compagnie de M. Worapratch, a écopé d’une peine de 20 ans de prison. Le deuxième instructeur a été condamné à 15 ans. Quant aux 11 conscrits plus anciens, qui faisaient office d’instructeurs adjoints, ils ont chacun été condamnés à dix ans de réclusion.
Selon une source d’information, les parents de la victime décédée envisagent de faire appel de la décision du tribunal, estimant que le premier instructeur méritait une peine plus sévère. La famille prévoit également d’intenter une action devant une juridiction civile à l’encontre de l’armée thaïlandaise en vue de réclamer réparation pour le préjudice subi.
L’affaire de M. Worapratch fait partie des 17 cas de décès d’élèves officiers ou conscrits que la FIDH a documentés entre juin 2015 et août 2024. Trois de ces cas, dont celui de M. Worapratch, sont postérieurs à l’entrée en vigueur de la loi sur la prévention et la répression de la torture et des disparitions forcées, le 22 février 2023. Deux d’entre eux ont donné lieu à des poursuites pénales. La deuxième affaire est celle de Kittithorn Wiangbanphot, décédé le 16 juillet 2023, des suites de blessures infligées lors d’une séance d’entraînement militaire.
La FIDH appelle les autorités thaïlandaises à mener de enquêtes efficaces sur tous les cas de décès d’élèves officiers ou conscrits survenus avant l’entrée en vigueur de la loi sur la prévention et la répression de la torture et des disparitions forcées, et à poursuivre les responsables, conformément aux obligations de la Thaïlande au titre de la Convention contre la torture et autres peines et traitements cruels, inhumains ou dégradants. La FIDH invite également le gouvernement à prendre des mesures préventives efficaces afin que cessent les châtiments corporels excessifs infligés aux étudiants et conscrits militaires dans le pays.
En novembre 2024, le Comité contre la torture (CAT) des Nations unies a exprimé son inquiétude concernant la torture et les mauvais traitements infligés à des recrues militaires, ayant, dans certains cas, entraîné leur mort. Il a appelé à ouvrir rapidement des enquêtes impartiales, approfondies, efficaces et indépendantes sur toutes les allégations de torture et de mauvais traitements commis par les forces de l’ordre, à poursuivre toutes les personnes soupçonnées d’avoir commis ces actes et à leur infliger des sanctions, et à accorder des réparations appropriées et rapides aux victimes et aux membres de leur famille. Le Comité a également invité les autorités à garantir la compétence des tribunaux civils pour juger les affaires de torture, de mauvais traitements et de décès injustifié impliquant des recrues militaires.