En décembre 2018, Alice Mogwe a été la première dirigeante de la société civile à prendre la parole devant l’Assemblée générale des Nations Unies au nom de plus de 250 défenseurs des droits humains du monde entier. Fondatrice et directrice de DITSHWANELO, le Centre pour les droits humains du Botswana, elle a dirigé les efforts visant à faire progresser les droits humains au Botswana et dans ses pays voisins de l’Afrique australe.
« Mon attachement aux droits humains est ancré dans la valeur traditionnelle du ’botho’ botswanaise : la conviction que l’humanité que nous portons en chacun d’entre nous est reliée à l’humanité de tous et toutes travers le monde. Dès lors, chaque personne dispose du droit d’être traitée avec dignité. »

« Nos collègues défenseurs des droits humains du monde entier sont criminalisés, ont disparu, sont menacés et même tués. L’espace qui nous est donné pour nous exprimer diminue. Il est donc plus important que jamais de souligner que nos valeurs sont universelles et que nous devons nous battre ! »
Mme Mogwe succède à l’universitaire et militant grec Dimitris Christopoulos, qui a dirigé la FIDH au cours des trois dernières années. Elle assume son rôle de présidente après trois ans au poste de secrétaire générale de la Fédération.
Pour promouvoir la défense des droits des peuples autochtones, des femmes, des communautés LGBTI+, des enfants, des migrants et des réfugiés, Mme Mogwe s’est notamment appuyée sur ses recherches universitaires en droit, politique publique, études africaines et en médiation. Elle a longtemps incarné la lutte, toujours nécessaire, pour obtenir l’abolition de la peine de mort au Botswana et s’est battue pour que l’industrie extractive ait enfin à rendre des comptes dans son pays.
« Nous devons amplifier les voix locales aux niveaux régional et international. Les organisations membres sont la pierre angulaire de la FIDH ; notre force réside dans notre diversité. »
Au cours de son mandat de trois ans, les priorités de Mme Mogwe seront les suivantes :
• Renforcer le travail de la FIDH pour attirer l’attention et protéger les défenseurs des droits humains, qui font face à une vague d’attaques sans précédent dans le monde entier. Réagir à la fermeture de l’espace civique par des programmes fournissant un soutien rapide et concret aux défenseurs ;
• Protéger les défenseurs des droits humains de la surveillance, en particulier numérique, en encourageant l’utilisation sûre et efficace de la technologie par les défenseurs des droits humains, les communautés autochtones, les minorités ethniques, religieuses et linguistiques, etc.
• Renforcer la coopération horizontale entre les membres de la Fédération, tant au niveau intrarégional qu’interrégional, afin d’utiliser pleinement leurs forces et leurs capacités collectives
Réunis à Taipei cette semaine pour le quarantième congrès de la FIDH, les organisations membres ont pu échanger et débattre des enjeux et problématiques auxquels elles sont aujourd’hui confrontées, en compagnie d’autres experts des droits humains, de diplomates, et de représentants d’institutions internationales. Elles ont également pris des résolutions politiques et voté pour le renouvellement du Bureau international, l’instance de gouvernance politique de la FIDH.
Pendant le congrès, 16 nouvelles organisations ont rejoint la FIDH, devenue une Fédération de 192 organisations membres. Le Bureau international est désormais composé de 22 militants des droits humains, provenant de 21 pays différents.
Composition du nouveau Bureau international :
Présidente :
Alice MOGWE
Trésorier :
Dominique LEDOUBLE
Secrétaires générales.aux :
Kaari MATTILA
Gloria CANO
Shawan JABARIN
Adilur RAHMAN KHAN
Drissa TRAORE
Vice-président.es :
Sheila MUWANGA
Sandra CARVALHO
Alexis DESWAEF
Reinaldo VILLALBA VARGAS
E-Ling CHIU
Juan Francisco SOTO
Tola Thompson ADEBAYOR
Paul NSAPU MUKULU
Guissou JAHANGIRI
Reyhan YALCINDAG BAYDEMIR
Nedal AL SALMAN
Tolekan ISMAILOVA
Maryse ARTIGUELONG
Artak KIRAKOSYAN
Valiantsin STEFANOVIC
Nouvelles organisations membres :
– Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme (OCDH) / République Centrafricaine
– ALQST / Arabie Saoudite
– Mwatana for Human Rights / Yémen
– Solidarité Fanm Ayisyen (SOFA) / Haïti
– Idheas, Litigio Estratégico en Derechos Humanos / Mexique
– Programa Venezolano de Educación – Acción en Derechos Humanos (PROVEA) / Venezuela
– Association of Parents of Disappeared Persons (APDP) / Inde
– Maldivian Democracy Network (MDN) / Maldives
– Myanmar Alliance for Transparency and Accountability (MATA) / Myanmar
– Women Peace Network (WPN) / Myanmar
– Covenants Watch Taiwan (CWT) / Taïwan
– Thai Lawyers for Human Rights (TLHR) / Thaïlande
– Hungarian Helsinki Committee (HHC) / Hongrie
– Helsinki Foundation for Human Rights (HFHR) / Pologne
– Human Rights Club (HRC) / Azerbaïdjan
– Manushya Foundation / Thaïlande