La FIDH rappelle que le seul fondement des autorités publiques doit être la volonté populaire : rien ne peut justifier le recours à la force pour prendre en charge les affaires de l’Etat. Le droit d’un peuple à choisir librement ses représentants est un droit fondamental et représente l’une des garanties essentielles de la paix, de la liberté, et de la sécurité.
Par ailleurs, la FIDH s’inquiète des graves risques de déstabilisation de la sous-région liés à ce coup d’Etat. A ce titre, la FIDH est préoccupée par les informations selon lesquelles il trouverait son origine dans le ésengagement du Pakistan de la région du Cachemire dans le cadre du conflit avec l’Inde. Préoccupations renforcées par le fait que ces deux Etats possèdent l’arme nucléaire.
La FIDH estime enfin que cette prise du pouvoir par la force souligne de manière alarmante les carences démocratiques de l’Etat pakistanais et l’impérieuse nécessité d’instaurer un véritable Etat de droit dans ce pays. La corruption endémique, la dislocation des institutions démocratiques, le harcèlement croissant des défenseurs des droits de l’Homme, des
journalistes et des opposants et l’intégration de la charia dans l’ordre juridique interne constituaient autant de signes avant-coureurs du coup d’Etat du 12 octobre.
Par conséquent, la FIDH appelle les autorités militaires à restituer immédiatement le pouvoir aux autorités civiles, lesquelles devront prendre dans les meilleurs toutes dispositions nécessaires en matière de protection des droits de l’Homme, et notamment en se conformant aux textes internationaux, en mettant en place un véritable programme de lutte contre la corruption, en prenant toutes les dispositions afin d’instituer une justice effectivement indépendante.