Trois critiques du gouvernement condamnés à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison

18/05/2017
Communiqué
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(Paris) Les lourdes peines infligées aux trois critiques du gouvernement Lao est un rappel brutal de l’intolérance absolue de Vientiane vis-à-vis de toute forme de dissidence pacifique, ont déclaré ce jour la FIDH et son organisation membre le Mouvement Lao pour les Droits de l’Homme (MLDH). La FIDH et le MLDH réitèrent leur appel aux autorités Lao à libérer immédiatement et sans condition ces trois personnes.

"En condamnant les dissidents à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison, le gouvernement Lao s’est affranchi de toute conformité qui incombe au pays en vertu de ses obligations internationales relatives aux droits de l’homme. Il est temps pour la communauté internationale de cesser toutes subtilités diplomatiques et condamner fermement et en termes forts, la dernière attaque du gouvernement Lao à l’encontre de la société civile."

Dimitris Christopoulos, Président de la FIDH

Selon les informations reçues par la FIDH, le 22 mars 2017, Messieurs Somphone Phimmasone, 30 ans, et Soukan Chaithad, 33 ans, ont été condamnés respectivement à 20 ans et 16 ans de prison. Madame Lodkham Thammavong, 30 ans, a, quant à elle, été condamnée à 12 ans de prison. [1] Ils sont actuellement emprisonnés dans la prison de Samkhé, située dans la banlieue est de Vientiane.

En raison des difficultés à obtenir et vérifier les informations au Laos, leur chef d’accusation ne sont pas encore connus.

"La condamnation de Somphone, Soukan, et Lodkham envoie un message effrayant à la société civile Lao, montrant encore une fois que le gouvernement est déterminé à réprimer le moindre signe d’activisme et d’opposition aux règles totalitaires qui régissent le pays."

Vanida Thephsouvanh, Présidente du MLDH

Somphone, Soukan, et Lodkham ont été arrêtés pour leurs critiques répétées à l’encontre du gouvernement Lao lorsqu’ils travaillaient en Thaïlande. Ils ont publié de nombreux messages sur Facebook critiquant le gouvernement et dénonçant la corruption, la déforestation et les violations aux droits de l’homme au Laos. Le 2 décembre 2015, Somphone, Soukan, et Lodkham étaient parmi le groupe de 30 individus qui ont manifesté contre le gouvernement devant l’ambassade du Laos à Bangkok.

Somphone, Soukan, et Lodkham ont été arrêtés en Mars 2016 après leur retour de Thaïlande, le 18 février 2016. Ces trois personnes sont rentrées au Laos pour demander le renouvellement de leur passeport afin de pouvoir retourner en Thaïlande et obtenir les documents nécessaires pour travailler légalement. Le 4 mars 2016, la police a arrêté Lodkham et Somphone au domicile de la famille de Lodkham, à Ban Vang Tay Village situé dans le district de Nong Bok, dans la province de Khammouane. Soukan a été arrêté le 22 mars 2016 au bureau du Ministère de la Sécurité Publique (‘’Ko Po So“) de la ville de Savannakhet.

Le 25 mai 2016, la chaine de télévision nationale a diffusé le placement en garde à vue de Lodkham, Somphone, et Soukan dans le Bureau Central de Police à Vientiane. Les journaux ont annoncé qu’ils avaient été arrêtés pour avoir mis en danger la sécurité nationale en ternissant la réputation du gouvernement sur les réseaux sociaux.

Contact Presse
FIDH : Mr. Andrea Giorgetta (English) - Tel : +66886117722 (Bangkok)
FIDH : Ms. Audrey Couprie (French, English) - Tel : +33648059157 (Paris)
MLDH : Vanida Thephsouvanh (French, English, Lao) – Tel +330160065706 (Paris)
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