Laos : Un simulacre d’élection renforce le régime du parti-unique

18/03/2016
Communiqué
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(Paris) Les prochaines élections ne répondent pas aux normes internationales en matière d’élections démocratiques et renforcent le régime du parti-unique au Laos, ont déclaré la FIDH et son organisation membre le Mouvement Lao pour les Droits de l’Homme (MLDH) dans un nouveau document d’information publié aujourd’hui.

“La communauté internationale doit dire au gouvernement Lao, haut et fort, qu’elle n’acceptera pas un autre simulacre d’élection qui empêchent le peuple de choisir librement leurs représentants.”

Karim Lahidji, Président de la FIDH

Le 20 mars 2016, le Laos tiendra sa sixième élection législative depuis la création de l’Assemblée Nationale en 1991. Les électeurs se rendront aux urnes pour élire 149 membres de l’Assemblée Nationale pour une durée de cinq ans. Pour la première fois, des élections se tiendront également, à l’échelle provinciale, avec 360 représentants à élire dans l’ensemble des 18 provinces.

Comme les précédentes élections, le prochain scrutin ne respecte pas la plupart des critères qui définit un processus électoral concurrentiel, équitable, inclusif et participatif. Les conditions dans lesquelles ces élections se tiennent sont clairement incompatibles avec l’obligation qui incombe au pays en vertu de l’Article 25 du Pacte International sur les Droits Civils et Politiques (PIDCP) de tenir des véritables élections garantissant « la libre expression de la volonté des électeurs ».

Le cadre réglementaire répressif autorisant uniquement l’existence légale d’un seul parti empêche le développement d’un système politique multipartite. Toutes les candidatures doivent être approuvées par le Parti Révolutionnaire du Peuple Lao (PRPL) au pouvoir. Le PRPL contrôle étroitement tous les aspects du processus électoral via la Commission Electorale Nationale, y compris la période de campagne, morne et orchestrée avec soin.

Les élections se tiennent alors même que le gouvernement ne parvient toujours pas à mettre en place des réformes politiques et institutionnelles et remédier aux problèmes graves et systématiques de violations des droits de l’homme.

“Les gouvernements étrangers et donateurs internationaux doivent interrompre immédiatement toute assistance à l’Assemblée Nationale et autres institutions non démocratiques et fournir leur aide financière ou technique en fonction d’une véritable réforme du système politique.”

Vanida Thephsouvanh, Présidente du MLDH
Contacts Presse
FIDH : M. Andrea Giorgetta (Anglais) - Tel : +66 88 611 7722 (Bangkok)
FIDH : M. Arthur Manet (Français, Anglais, Espagnol) - Tel : +33 6 72 28 42 94 (Paris)
MLDH : Vanida Thephsouvanh (Anglais, Français, Lao) - Tel : +33 1 60065706 (Paris)
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