Un organe des Nations unies exprime sa préoccupation concernant les droits des femmes au Laos

15/02/2005
Communiqué
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La Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) et le Mouvement Lao des Droits de l’Homme (MLDH) se félicitent des recommandations adressées à la République Démocratique Populaire Lao (RPDL) par le Comité des Nations unies sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.

Le Comité a examiné, le mois passé, le rapport de l’Etat laotien sur la mise en oeuvre par les autorités lao de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). Le Comité, composé d’experts indépendants, a récemment rendu publiques ses observations finales sur cette question.

Notant que le Laos est un des pays les moins développés, les experts de l’ONU spécifient que "le manque de développement ne devrait pas être une justification pour la poursuite des discriminations à l’égard des femmes ". Ils ont exprimé à plusieurs reprises leur préoccupation concernant la discrimination à l’égard des femmes rurales et des femmes appartenant à des minorités ethniques, qui sont victimes d’une pauvreté rampante et du sous-développement. L’organe de l’ONU a en particulier exprimé sa préoccupation concernant « le taux d’alphabétisation extrêmement bas parmi les femmes issues des minorités ethniques » et a appelé la RDPL à prendre immédiatement les mesures appropriées pour que les femmes puissent bénéficier d’une éducation, y compris celles appartenant aux minorités ethniques. Il a également recommandé que le gouvernement accroisse ses efforts afin de fournir aux femmes issues des minorités ethniques qui dépendent de la culture de l’opium des moyens de subsistance alternatifs et durables.

"En effet, nous dénonçons le fait que sous le prétexte de la mise en oeuvre du Programme d’éradication de la pauvreté à l’horizon 2020 et du Projet pour l’éradication de la culture de l’opium d’ici fin 2005, le gouvernement a déplacé de nombreuses personnes, ce qui a rendu ces populations qui appartiennent souvent aux minorités ethniques encore plus vulnérables ", a dit Vanida Thephouvanh, Présidente du MLDH. Elle a ajouté : « Une fois dans les nouveaux villages, elles sont confrontées à la mauvaise surprise que les terres arables sont insuffisantes, il n’y a pas d’hôpital, pas de travail...Les réalités n’ont rien à voir avec les promesses qui leur avaient été faites ».

L’organe onusien est également gravement préoccupé par les très haut taux de mortalité maternelle et infantile, en particulier parmi les femmes rurales et celles appartenant aux minorités ethniques. Il recommande par conséquent aux autorités d’étendre le réseau des infrastructures médicales, de renforcer ses programmes d’éducation relatifs à la santé reproductive et au planning familial et de garantir un accès aisé aux contraceptifs.
<>De manière plus générale, le Comité des Nations unies exprime sa préoccupation concernant le faible taux de représentation des femmes dans l’administration et au sein du système judiciaire et formule des recommandations à cet égard. Il exprime également sa préoccupation concernant le "manque d’organisations de femmes et de défense des droits de l’Homme dynamiques, actives et autonomes en RDPL" et recommande que l’Etat crée un espace pour qu’existent de telles organisations autonomes.

"C’est la toute première fois que la RDPL soumet son rapport étatique en vertu de la CEDAW, ce qui est un point positif. Toutefois, nous espérons que les autorités vont maintenant effectivement mettre en oeuvre les recommandations formulées par les experts de l’ONU et les diffuser largement au Laos", a conclu Sidiki Kaba, Président de la FIDH.

Contacts : + 33 1 43 55 25 18 / 14 12

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