Deux Laotiens arrêtés dans le cadre de la même affaire ont été condamnés à des peines de 15 et 20 ans de prison. Le sort de deux autres Laotiens reste inconnu.
Les deux journalistes et leur interprète avaient été arrêtés le 4 juin dans la province de Xien Khouang (nord-est), alors qu’ils effectuaient un reportage sur la minorité Hmong, dont certains membres appartiennent à un mouvement rebelle contre les autorités de Vientiane.
Les accusés n’ont pris connaissance des motifs pour lesquels ils étaient poursuivis que deux jours avant l’audience et ceux-ci sont passés de la simple accusation d’enquête sans visa, à l’accusation de coopération avec des bandits accusés de meurtre et d’entrave à l’exercice du pouvoir.
La FIDH et le MLDH considèrent que la condamnation de ces personnes est arbitraire car elle ne vise qu’à sanctionner l’exercice de la liberté d’information et car, au surplus, cette condamnation intervient en violation flagrante des garanties les plus élémentaires du droit à un procès équitable. Nos organisations soulignent que ces faits s’inscrivent en violation flagrante des instruments internationaux dont le Laos est partie, notamment le Pacte international relatifs aux droits civils et politiques (PIRDCP), dont l’article 19 inclut le « droit de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen que ce soit ». Cette situation illustre une nouvelle fois l’absence de garantie des libertés fondamentales au Laos, pays ayant institué le monopole d’un parti unique, le Parti populaire révolutionnaire lao, en 1975.
La FIDH et le MLDH demande aux autorités laotiennes de procéder à la libération inconditionnelle immédiate des deux journalistes incarcérés et de leur traducteur, et des autres personnes détenues dans le cadre de cette affaire, ainsi que de se conformer, en toutes circonstances aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme, auquel le Laos est partie, notamment le PIRDCP.
La FIDH et le MLDH appellent avec force la communauté internationale à faire pression sur les autorités laotiennes en ce sens, et en vue de l’avènement de la démocratie et de la construction d’un Etat de droit au Laos.