Dimanche soir, le Conseil suprême de la sécurité nationale, la plus haute instance iranienne en matière de sécurité intérieure et extérieure, présidée par Mohammad Khatami, a mis en garde les étudiants contre de nouvelles manifestations, rappelant qu’elles ne peuvent " se tenir légalement qu’après obtention d’une autorisation " et que " ceux qui passeront outre seront sanctionnés ".
La FIDH estime que ces manifestations, sans précédent depuis plusieurs décennies en Iran, traduisent l’aspiration d’une grande partie de la population à une large ouverture de la part du régime. Selon la FIDH, ces manifestations sont non seulement la conséquence de la lenteur des réformes et de l’obstruction systématique des conservateurs, mais, plus encore, de la sclérose d’un système dont les fondements théocratiques sont intrinsèquement incompatibles avec les droits de l’Homme. C’est dans la sacralisation des institutions, qui destitue le peuple de la souveraineté, et dans les pratiques abusives du régime, souvent renforcées par l’impunité de droit ou de fait dont bénéficient les auteurs d’exactions, qu’il faut chercher la source de cette protestation.
La FIDH condamne fermement le recours des forces de l’ordre à la violence, et demande aux autorités iraniennes d’accepter l’envoi d’une Commission internationale d’enquête pour examiner les conditions du déroulement des affrontements, déterminer le nombre exact de victimes et établir les responsabilités dans l’attaque de l’université, à l’origine des manifestations actuelles. La FIDH demande également au gouvernement iranien de prendre les sanctions nécessaires. La population iranienne ne pourra se contenter d’un saupoudrage de façade mais attend une réforme en profondeur du système.