Nouvelles arrestations de réformateurs

07/08/2000
Rapport

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue de défense des droits de l’Homme en Iran (LDDHI) font part de leurs vives inquiétudes à la suite de deux nouvelles arrestations d’iraniens proches du mouvement réformateur, regroupés derrière le président de la République islamique d’Iran, Mohammed Khatami. En effet, ces trois derniers jours un religieux et un journaliste ont été interpellés alors que le nouveau Parlement (Majlis) devait renoncer à l’examen d’un projet de loi sur la presse sur ordre du Guide de la république, l’Ayatollah Ali Khamenei - ce qui est contraire tant à la constitution qu’à la pratique de la République islamique d’Iran depuis son institution -, et alors que ce projet devait libéraliser la législation en matière de presse.

Ainsi le 5 août, Hassan Youssefi Echkevari, ancien député et théologien réformateur, a été arrêté à la suite d’une perquisition à son domicile, et au cours de laquelle les agents du tribunal spécial pour le clergé ont saisi des écrits et documents personnels, son fax et son ordinateur. Hassan Youssefi Echkevari a été inculpé d’" atteinte à la sécurité nationale " et de " diffamation envers l’Islam et les autorités ", et placé en détention provisoire à la prison d’Evin. Cette arrestation fait suite à sa participation à une conférence qui s’est tenue à Berlin en avril dernier et qui a donné lieu à une série d’interpellations parmi les réformateurs iraniens, les conservateurs ayant estimé que le comportement de certains participants à cette conférence était contraire à l’Islam.

Par ailleurs, lundi 7 août, Ahmad Zeid-Abadi, journaliste au quotidien réformateur Hamchahri, a été arrêté sur ordre du juge du tribunal de la presse à Téhéran. Le directeur de ce journal, Morteza Alviri, qui est par ailleurs maire de Téhéran, est également poursuivi par ce tribunal.

La FIDH et la LDDHI expriment leurs plus vives inquiétudes concernant l’arrestation de Hassan Youssefi Echkevari et d’Ahmad Zeid-Abadi, et demandent aux autorités iraniennes de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir leur libération inconditionnelle et immédiate. Plus généralement nos organisations s’inquiètent de la répression dont la presse, et l’ensemble de la société civile proche des réformateurs, sont victimes depuis plusieurs mois. Ainsi nos organisations demandent la libération de tous les journalistes, avocats, défenseurs des droits de l’Homme et intellectuels actuellement incarcérés dans l’exercice de leurs activités pacifiques et la réouverture des 21 journaux (proches des réformateurs) fermés sur décision de la justice.

Lire la suite