Inquiétudes sur le sort des manifestants et opposants arrêtés

15/07/1999
Appel urgent

A la suite des déclarations du Guide de la République Islamique d’Iran le 12 juillet dernier, les milices du Hezbollah, sous la protection de la police et des forces spéciales, ont chargé les étudiants, en utilisant bâtons, chaînes, barres de fer et grenades lacrymogènes ; plusieurs de ces personnes ont ainsi été blessées.

Ces agressions se sont répétées pendant la nuit du lundi 12 juillet sur le campus de l’Université de Téhéran et les rues alentour. Les arrestations d’étudiants opérées par les milices du Hezbollah et les agents du Ministère du renseignement se chiffreraient à plusieurs centaines.

Au cours des affrontements d’hier également, des provocations ont eu lieu de la part des groupes du Hezbollah et des Bassidjis et plusieurs dizaines de personnes auraient été blessées à cette occasion. Parallèlement à ces opérations, les forces de sécurité ont investi les domiciles de différents responsables du mouvement des étudiants. Les dirigeants du parti de la Nation iranienne n’ont pas été à l’abri de ces interventions, puisqu’hier dans la matinée, Khosrow Seyf, Bohram Namazi, et Mektan Abdolbaghi ont été arrêtés par des agents du Ministère des renseignements à leur domicile. Ces agissements démontrent que le Ministère du renseignement, instigateur de l’assassinat de Parvaneh et Dariush Forouhar à leur domicile le 30 novembre 1998, poursuit sa politique répressive à l’égard de ce Parti.

La mascarade d’aujourd’hui, en soutien au Guide de la République Islamique, et les déclarations du secrétaire du Conseil de la Sécurité Nationale, sont une nouvelle illustration des manœuvres destinées à dissocier l’opinion publique du mouvement des étudiants, mais aussi à minimiser l’agression criminelle de vendredi dernier des milices du Hezbollah et de la police, contre les étudiants de l’Université de Téhéran. En effet, ces agissements viennent à l’appuis de la politique d’intimidation et de terreur à l’encontre des étudiants, des partisans de la démocratie, et des opposants à la dictature et au despotisme.

La Fédération Internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation affiliée, la Ligue Iranienne des Droits de l’Homme (LDDHI) condamnent ces agissements criminels et inhumains, réclament la libération immédiate de tous ceux qui ont été arrêtés, ainsi que la poursuite des responsables des attaques intervenues contre l’Université de Téhéran.

Dans la mesure où le secrétaire du Conseil de la Sécurité Nationale a traité les manifestants d’ennemis de la Révolution et de corrompus, et où ceux-ci encourent la peine de mort, les plus grandes craintes peuvent être exprimées quant au sort et à la situation des personnes arrêtées.

La FIDH et la LDDHI appellent en conséquence la Communauté Internationale et en particulier les Nations Unies et l’Union Européenne à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires afin de garantir l’intégrité et la sûreté des personnes arrêtées lors de ces derniers événements.

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