première session du dialogue sur les droits de l’Homme

19/12/2002
Communiqué

les 16 et 17 décembre s’est tenue à Téhéran la première session du dialogue sur les droits de l’Homme entre l’Union européenne et l’Iran, alors que les négociations d’un accord de commerce et de coopération viennent de s’ouvrir à Bruxelles entre l’Iran et l’Union européenne.

A l’occasion de sa dernière session, la Commission des droits de l’Homme des Nations unies n’a pas adopté de résolution sur la situation des droits de l’Homme en Iran, et n’a par conséquent pas renouvelé le mandat du Représentant spécial des Nations unies sur l’Iran. En outre, l’Union européenne a renoncé à présenter une résolution sur l’Iran lors de la dernière Assemblée générale des Nations unies, en dépit des violations graves et systématiques des droits de l’Homme dans ce pays. Dans ces conditions, la FIDH a décidé de suivre avec la plus grande attention l’ouverture du dialogue sur les droits de l’Homme entre l’UE et l’Iran et elle a formulé des suggestions relatives à ce dialogue.

La table-ronde a associé responsables politiques et experts universitaires européens et iraniens, ainsi qu’un nombre hélas trop restreint d’organisations internationales issues de la société civile, dont la FIDH. Les participants ont discuté de la prévention de la torture et des discriminations - notamment à l’égard des femmes et dans le cadre de la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

La FIDH se félicite de la franchise des discussions, qui ont permis des échanges réels sur ces questions. Elle prend également note de l’annonce par les autorités iraniennes qu’elles adresseront une invitation permanente au Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et attend que cet engagement soit suivi d’effet. La FIDH déplore toutefois les limites imposées au débat, notamment sur les minorités ethniques et religieuses et sur la question des châtiments corporels.

La FIDH espère que la prochaine session de ce dialogue, qui devrait se tenir au printemps prochain, permettra d’aborder d’autres questions également importantes, telles les libertés d’expression et d’association, et en particulier la situation très préoccupante des avocats et du barreau. Dans ce contexte, la visite en Iran des mécanismes thématiques pertinents des Nations unies revêt une importance capitale.

Enfin, la FIDH considère que la participation d’organisations effectivement indépendantes issues des sociétés civiles européenne et iranienne est indispensable à la crédibilité du dialogue et à l’exigence de transparence. Elle regrette par conséquent que les représentants d’autres ONG internationales indépendantes de défense des droits de l’Homme, particulièrement Amnesty International et Human Rights Watch, n’aient pas obtenu leur visa des autorités iraniennes. Elle déplore également que les organisations iraniennes réellement indépendantes n’aient pas été associées.

Elle appelle les parties au dialogue à tout mettre en oeuvre pour que la prochaine session intègre ces organisations non-gouvernementales indépendantes. Leur participation est essentielle afin que le dialogue produise des résultats et bénéficie d’une expertise internationalement reconnue dans le domaine des droits humains.

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