Attaques contre les défenseurs à la veille de l’anniversaire des élections présidentielles

11/06/2010
Communiqué
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Paris-Genève, le 11 juin 2010. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), exprime sa plus vive préoccupation suite aux récentes attaques contre des défenseurs des droits de l’Homme à la veille de l’anniversaire des élections présidentielles en Iran.

Le jeudi 10 juin 2010, Mme Nargess Mohammadi, vice-présidente du Centre des défenseurs des droits de l’Homme (Defenders of Human Rights Center - DHRC), a été arrêtée à son domicile, en présence de ses jumeaux de trois ans. Aucun mandat ne lui aurait été présenté, et elle serait actuellement détenue à la prison d’Evin.

Le même soir, la télévision publique iranienne a diffusé les confessions forcées de l’époux de la Prix Nobel de la Paix, Mme Shirin Ebadi, également secrétaire générale du DHRC, pratique à laquelle les autorités iraniennes recourent régulièrement. Son époux a en effet déclaré que Mme Shirin Ebadi aurait « quitté le pays en juin 2009 afin de monter un complot contre le régime depuis l’extérieur ».

« Le crime de trahison est puni de mort en Iran. Ces accusations mensongères obtenues sous la contrainte visent exclusivement à réduire au silence les défenseurs des droits de l’Homme iraniens à la veille de l’anniversaire des élections présidentielles du 12 juin », a déclaré Karim Lahidji, président de la LDDHI et vice-président de la FIDH. Alors que RSF et la FIDH viennent de lancer une campagne pour la libération de tous les prisonniers d’opinion en Iran (www.rsf-fidh-iran.org), l’arrestation de Mme Nargess Mohammadi et les nouvelles attaques contre Mme Shirin Ebadi témoignent, s’il en était besoin, de l’importance d’une telle campagne.

« Nous appelons les autorités iraniennes à libérer immédiatement et inconditionnellement Mme Nargess Mohammadi ainsi que tous les défenseurs des droits de l’Homme et prisonniers d’opinion actuellement détenus en Iran et de garantir leur intégrité physique et psychologique. Nous appelons également la communauté internationale à mettre les droits de l’Homme au cœur de ses discussions avec le régime iranien », a conclu Eric Sottas, Secrétaire général de l’OMCT.

L’Observatoire condamne ces actes de harcèlement en ce qu’ils ne semblent que viser à sanctionner les activités de défense des droits de l’Homme, et rappelle que plusieurs défenseurs des droits de l’Homme restent actuellement détenus en Iran.

Plus généralement, l’Observatoire appelle les autorités iraniennes à mettre un terme à toute forme de harcèlement à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme en Iran, et à se conformer aux normes et instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par l’Iran.

Pour plus d’informations, merci de contacter :

* FIDH : Karine Appy / Fabien Maitre : + 33 1 43 55 25 18

* OMCT : Delphine Reculeau : + 41 22 809 49 39

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