La Coalition mondiale pour mettre un terme aux crimes contre l’humanité en Corée du Nord (ICNK), qui regroupe plus de 40 organisations de défense des droits de l’Homme et plusieurs activistes de renom, a remis aujourd’hui un rapport aux Nations Unies, les appelant à tout mettre en oeuvre pour obtenir la fermeture des goulags en Corée du Nord.
Plus de 200 000 personnes (dont des enfants et des vieillards) sont aujourd’hui détenues en Corée du Nord dans les goulags (kwan-li-so), victimes de la politique d’amalgame mise en place par Kim Il-sung et à présent supervisée par Kim Jong-eun.
“Les conditions de vie dans ces goulags sont horribles et il s’agit certainement de l’une des principales catastrophes humanitaires que le monde connaisse aujourd’hui”, a déclaré Jared Genser, Directeur Exécutif de Perseus Strategies et juriste pro-bono pour l’ICNK. Les prisonniers, dont des enfants, sont exploités et forcés à travailler dans les exploitations minières, agricoles et d’abattages sept jours par semaine, plus de 12 heures par jour. Les conditions de travail sont désastreuses, entrainant chaque année la mort de 20 à 25% des personnes détenues. Plus de 400 000 prisonniers auraient ainsi trouvé la mort ces dernières décennies.
“En plus des conditions de travail misérables, les prisonniers doivent faire face à la faim" a déclaré Ha Tae-keung de Open North Korea. Un transfuge a ainsi rapporté que la ration quotidienne est d’environ vingt grains de maïs par détenu, une quantité si infime que les prisonniers sont contraints de fouiller dans les bouses de vache pour trouver des graines non digérées et ainsi échapper à la mort. La pneumonie et la tuberculose sont très répandues dans les camps, mais les prisonniers ne recoivent auncun traitement médical. Ils sont obligés de travailler même lorsqu’ils sont malades, et ceux qui n’ont plus la capacité physique de le faire, sont envoyés aux sanatoriums, où ils mourront.
En plus du travail forcé et de la famine, les prisonniers sont souvent victimes de torture, de viol, et parfois d’exécution extrajudiciaire.
“Kim Jong-eun doit désormais faire un choix,” a déclaré Kanae Doi, responsable du bureau de Human Rights Watch au Japon. “Il peut ne rien faire et laisser perpétuer ce système de goulag, se rendant ainsi coupable des crimes contre l’humanité commis par son gouvernement. Ou, il peut fermer les goulags et mettre un terme à ce chapitre infâme de l’histoire de son pays.”
Le rapport présenté aujourd’hui appelle les Nations-Unies à mener de toute urgence une enquête sur les goulags. L’ICNK espère maximiser l’utilisation du système onusien au profit des victimes en Corée du Nord.
Les Nations-Unies ont fait usage de procédures similaires pour enquêter sur la situation des personnes détenues par les Etats-Unis à Guantánamo. Les Nations-Unies avaient alors publié un seul rapport et cela avait suffi à mettre la lumière sur les abus en cours et à formuler des recommandations qui ont contribué à réduire le nombre de prisonniers. Il est grand temps de prendre une telle mesure à propos de la Corée du Nord, qui en plus de nier ses propres méfaits, continue à ignorer et à rejeter de manière systématique toute recommandation de la communauté internationale. David Knaute, Responsable du bureau Asie de la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH) a déclaré : “Les Nations Unies doivent venir en aide aux coréens enfermés dans les goulags. C’est la moindre des choses qu’elles puissent faire.”
Dans son rapport, l’ICNK appelle les Nations-Unies à :
- Initier une enquête et exiger un accès aux goulags ;
- Déterminer l’étendue du système des goulags ;
- Prendre une résolution qualifiant les goulags de crimes contre l’humanité ;
- Collaborer avec le gouvernement de Corée du Nord afin que les personnes coupables rendent compte de leurs actes et que les victimes et leurs proches bénéficient d’un droit à la réparation ;
- Prendre tout autre mesure nécessaire, à travers les organes onusiens, pour engager un dialogue avec la Corée du Nord sur la question du système des goulags.
En plus de cette soumission, Perseus Strategies a soumis au Groupe de Travail des Nations Unies sur la détention arbitraire un rapport au nom des survivants du goulag, Kang Chol-hwan et Shin Dong-hyuk, au nom des membres de leur famille qui sont toujours détenus dans les camps. Le rapport appelle le Groupe de Travail à urgemment considérer leur détention comme contraire au droit international et exige leur libération immédiate.
Membres et sympathisants de la coalition :
Advocates International Global Council
Asia Justice and Rights
Asian Federation Against Involuntary Disappearances
Asian Human Rights & Humanity Association of Japan
Burma Partnership (Thailand)
Christian Lawyers Association for Paraguay
Christian Solidarity Worldwide
Committee for Human Rights in North Korea (USA)
Conectas (Brazil)
Council for Human Rights in North Korea (Canada)
Freedom House (USA)
Free NK Gulag (ROK)
Free North Korea Radio (ROK)
Han Voice (Canada)
HH Katacombs (ROK)
Human Rights Watch
Human Rights Without Frontiers (Belgium)
Inter-American Federation of Christian Lawyers
International Federation for Human Rights (FIDH)
COMJAN (Investigation Commission on Missing Japanese Probably Related to North Korea)(Japan)
Japanese Lawyers Association for Abduction and Other Human Rights Issues in North Korea
Jubilee Campaign (USA)
Justice for North Korea (ROK)
Kontras (Indonesia)
Liberty in North Korea - LiNK (USA)
Life Funds for North Korean Refugees (Japan)
Network for North Korean Democracy and Human Rights (ROK)
NK Intellectual Solidarity (ROK)
No Fence (Japan)
North Korea Freedom Coalition
Odhikar (Bangladesh)
Open North Korea (ROK)
People In Need (Czech Republic)
PSALT NK (Prayer Service Action Love Truth for North Korea)
The Simon Wiesenthal Center (USA)
The Society to Help Returnees to North Korea (Japan)
Students Alliance for Human Rights in North Korea (ROK)
World Without Genocide (USA)
Young Defectors’ Alliance for North Korean Human Rights (ROK)
Yuki Akimoto, Burmainfo (Japan)
Tomoharu Ebihara
David Hawk, Visiting Scholar, Columbia University, Institute for the Study of Human Rights, and author of Hidden Gulag
Ken Kato, Director, Human Rights in Asia (Japan)
Tomoyuki Kawazoe, Representative, Kanagawa Association for The Rescue of Japanese Kidnapped by North Korea / Member, Reporters Without Borders
Suzanne Scholte, Seoul Peace Prize Recipient & Defense Forum Foundation (USA)
Dr. Norbert Vollertsen