la Chine enfin épinglée !

23/05/2001
Appel urgent

La Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme se félicite de la décision historique du 2nd Comité préparatoire de la Conférence Mondiale contre le racisme, reconnaissant du bout des lèvres l’existence de violations de droits de l’Homme en Chine. En effet, pour la première fois dans l’histoire récente des Nations Unies, une majorité des Etats membres a permis à des ONG qui relèvent l’existence de violations graves et systématiques des droits de l’Homme en Chine de participer à une conférence en leur nom propre.

Réuni à Genève depuis lundi 21 mai 2001, le 2nd Comité préparatoire de la Conférence mondiale contre le racisme, est composé de l’ensemble des Etats membres des Nations Unies. Ces derniers sont chargés de l’élaboration d’un projet de déclaration et d’un programme d’action communs, devant être proposés pour adoption à la Conférence mondiale contre le racisme, qui se tiendra en Afrique du Sud, à Durban, du 30 août au 7 septembre 2001.

Depuis l’ouverture de sa session lundi dernier, le Comité examinait une question contentieuse sur l’accréditation de six ONG à cette prochaine conférence. Ces six ONG avaient en effet déposé leur demande d’accréditation, obtenu un avis favorable du secrétariat de la Conférence, mais se confrontaient à l’opposition de certains Etats. La Chine s’était ainsi opposée à l’accréditation de trois ONG critiquant les violations incessantes des droits de l’Homme sur son territoire, et relevant des situations d’intolérance et de discrimination raciale flagrantes : Human Rights in China, the Tibetan Centre for Human Rights and Democracy et International Campaign for Tibet.

Le vote sur l’accréditation de deux de ces ONG a mis la Chine en minorité. Les deux organisations tibétaines ont en effet obtenu leur accréditation à l’arraché, par 44 voix pour, 37 contre et 31 abstentions, pour le Tibetan Centre for Human Rights and Democracy ; et 46 voix pour, 37 contre et 29 abstentions, pour International Campaign for Tibet. En leur accordant leur accréditation, l’assemblée plénière reconnaît indirectement la validité de leurs positions, c’est-à-dire l’existence de violations graves et systématiques des droits de l’Homme en Chine. Habituée à refuser tout vote sur cette question, notamment lors des sessions de la Commission des droits de l’Homme, la Communauté des Etats membres des Nations Unies a donc, pour la première fois, osé contredire la Chine et dénoncer la situation qui y subsiste.

Cette position historique n’est toutefois qu’un premier pas. Le positionnement contre la Chine est malheureusement loin d’être systématique. Lors de la même session de travail, le Comité a en effet refusé d’accréditer une troisième ONG, affiliée à la FIDH, Human Rights in China (50 votes contre, 45 pour et 17 abstentions). Cette ONG avait, il y a deux ans, vu sa demande de statut consultatif auprès des Nations Unies être refusée par le Comité des ONG, après que la Chine eut, à l’époque, fait pression sur les Etats qui le composent.

La FIDH déplore que cette décision du Comité des ONG n’ait pas été outrepassée : hautement politique, elle ne se référait en aucun cas au travail de Human Rights In China - une référence incontournable sur la situation des droits de l’Homme en Chine.

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