La FIDH réclame l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale au Xinjiang

10/07/2009
Communiqué
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Le 5 juillet, une manifestation qui s’est déroulée à Urumqi, capitale de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang au nord-ouest de la Chine a dégénéré en émeutes violemment réprimées par les forces de l’ordre. L’agence de presse officielle chinoise Xinhua a indiqué, aujourd’hui, que les heurts entre manifestants et forces de police ont fait 156 morts et plus de 1 000 blessés.

Le Comité permanent du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois s’est réuni le 8 juillet pour discuter de la situation à l’Urumqi. Les Ouïgours, le plus important groupe ethnique non chinois, représentent la moitié de la population de la région.

Le Comité permanent a déclaré que la violence s’appuyait sur de « profondes » considérations politiques et que les derniers incidents constituaient des crimes graves télécommandés et planifiés par les « trois forces » du terrorisme, du séparatisme et de l’extrémisme, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Tout comme les autres minorités chinoises, les Ouïgours ne peuvent prendre aucune décision politique qui ait une incidence sur leur propre communauté ; la rapide transformation économique de la Chine n’a pas amélioré leurs conditions de vie ; la discrimination est profondément ancrée dans le domaine des droits sociaux ; leurs droits culturels sont violés ; ils subissent des persécutions fondées sur leur religion, et sous prétexte de lutte contre le terrorisme, les personnes accusées de séparatisme sont souvent arrêtées de façon arbitraire, torturées et même exécutées.

Selon la BBC, les autorités chinoises ont autorisé les journalistes de plus de 60 organes de presse étrangers à se rendre au Xinjiang pour couvrir les suites des violences de dimanche dernier. Néanmoins, il est important de noter que si la couverture médiatique internationale semble augmenter, les autorités continuent à censurer les médias nationaux.

La FIDH exhorte les autorités chinoises à respecter les normes internationales relatives à l’utilisation de la force par les responsables de l’application des lois, et à s’abstenir, en toutes circonstances, de réprimer avec violence les manifestations pacifiques. Les autorités chinoises devraient cesser de censurer les organes de presse nationaux en ce qui concerne les derniers incidents et permettre à des observateurs internationaux, notamment les organisations de protection des droits de l’Homme et les organes de l’ONU, de se rendre immédiatement dans la région. L’Organisation des Nations Unies doit pouvoir mener une enquête sur les derniers incidents mortels et ce dès que possible.

Toute solution à long terme dans la province du Xinjiang doit nécessairement prendre en compte les raisons du profond ressentiment qu’éprouve la minorité ouïgoure. Les autorités chinoises doivent considérer la question des graves violations des droits de l’Homme perpétrées quotidiennement à l’encontre de la minorité musulmane comme une priorité.

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