En effet, selon nos informations, Wang Youcai, ancien leader du mouvement de contestation étudiant, est détenu depuis le 2 novembre et inculpé de "conspiration à l’encontre du gouvernement". Il est accusé d’avoir organisé des meetings politiques, envoyé des courriers électroniques à l’étranger et accepté des fonds étrangers pour l’achat de matériel informatique. Qin Yongmin, écrivain et activiste, a été arrêté le 30 novembre pour "menaces contre la sécurité de l’Etat". Par le passé, il a été détenu pendant 7 ans dans les geôles chinoises et 3 ans dans un camp de rééducation par le travail. En juin 1998, les deux hommes avaient tenté de légaliser la création d’un parti politique, le Parti démocratique chinois, conformément à la Constitution chinoise.
Au cours de leurs procès, les deux hommes ont assurés eux-mêmes leur défense, refusant d’être "défendus" par des avocats commis d’office par la cour. Les deux chefs de file de la dissidence, qui risquent la prison à perpétuité, ont comparu moins de trois heures. A l’issue de ces procès, les autorités judiciaires auraient annoncé que les verdicts seraient rendus plus tard et diffusés par les médias officiels.
Rappelant que les articles 14 et 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, que la Chine s’est engagé à ratifier, reconnaissent notamment le droit à un procès juste et équitable d’une part, et la liberté de pensée, de manifester sa conviction tant en public qu’en privé, d’autre part, la FIDH demande la libération inconditionnelle et immédiate de Wang Youcai et de Qin Yongmin.
Le gouvernement chinois a aujourd’hui une nouvelle occasion de prouver que son intention d’adhérer au PIRCP n’est pas que de façade, et qu’elle sera suivie d’effets.