Liberté de mouvement pour Jiang Zemin : L’un des plus grands tortionnaires peut encore circuler librement à travers le monde : pour combien de temps ?

22/10/1999
Communiqué

A l’heure où les victimes des dictatures passées et actuelles se font de plus en plus entendre, à l’heure où certains dictateurs à la retraite se font arrêter, le régime chinois et son plus haut représentant semblent demeurer à l’abri de tout opprobre international et de toute poursuite : pour combien de temps ?

Les raisons de l’indulgence dont bénéficient les dirigeants chinois sont connues et à l’épreuve des faits, personne ne peut plus croire aux vertus du " dialogue constructif ", dans le domaine des droits de l’Homme et en particulier des droits civils et politiques.

Les quelques libérations au compte-gouttes intervenues ces deux dernières années ne sauraient faire oublier que des dizaines de milliers de Chinois et de Tibétains continuent d’être victimes de violations de droits de l’Homme extrêmement sérieuses - détention arbitraire systématique, " rééducation par le travail ", peine de mort, ainsi que torture et mauvais traitements.

A cet égard, et au sens de la Convention des Nations unies contre la torture du 10 décembre 1984, à laquelle la Chine est partie, Monsieur Jiang Zemin est le premier responsable de ces actes.

L’impossibilité pour les organisations de défense des droits de l’Homme de se rendre sur place et l’opacité du régime communiste expliquent seules la difficulté - qui sera un jour surmontée - d’obtenir des preuves de ce que la responsabilité politique de Jiang Zemin coïncide avec sa responsabilité pénale personnelle.

La Chine n’a pas signé le 18 juillet 1998 le statut de la Cour pénale internationale, ni ratifié les principaux instruments internationaux de protection des droits de l’Homme, en dépit des timides engagements qui avaient été pris. Et, dans le même temps, les nombreuses exactions intervenues au Tibet rappellent que continuent d’y être perpétrés des crimes contre l’humanité rampants.

Les relations intergouvernementales ne peuvent plus être le prétexte pour certains bourreaux de défier le droit international et les principes protecteurs les plus élémentaires des droits de l’Individu. Les dirigeants chinois ne pourront pas indéfiniment se protéger derrière le statut de " grande puissance invitée ", aujourd’hui en grande pompe par la France, pour rester impunis.

Reprenant le mot de Wei Jingsheng, la FIDH demande au Président de la République et au Premier ministre français de " ne pas brader les libertés fondamentales contre un plat de lentilles ". Le cynisme que les autorités chinoises imposent aux autres États de la planète dans les relations internationales ne doit plus être de mise. Il est temps de leur rappeler.

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