En mars 2010, M. Quintana, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme en Birmanie, a qualifié de « massives et généralisées » les violations des droits de l’Homme commises dans le pays et comme étant « le résultat d’une politique d’Etat ». Il a recommandé à l’ONU d’envisager l’établissement d’une commission d’enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité qui ont été commis dans ce pays. C’est la première fois en près de vingt ans qu’un haut représentant de l’ONU fait une telle recommandation. Son prédécesseur, Monsieur Paulo Sergio Pinheiro, également présent à la conférence de presse, a déclaré : « je me réjouis que la France ait rejoint le ‘groupe d’honneur’ des pays qui soutiennent la commission d’enquête ».
Depuis le mois de mars, les soutiens en faveur de cette initiative se sont multipliés : plusieurs pays dont les États-Unis, l’Australie, le Canada et des pays européens (Pays-Bas, Hongrie, Rep Tchèque…) ont fait état de leur soutien à l’ouverture d’une commission internationale d’enquête sous l’égide de l’ONU. La France est aujourd’hui le neuvième pays à se prononcer ouvertement en faveur d’une commission d’enquête en Birmanie. En France, près d’une soixantaine de parlementaires ont exhorté le gouvernement français à prendre position publiquement en faveur d’une commission d’enquête pour s’attaquer à la culture d’impunité qui se propage en Birmanie depuis des décennies et prévenir la perpétuation de nouveaux crimes et délits.
Les preuves rassemblées par diverses agences des Nations unies et par des organisations birmanes et internationales sont accablantes : la destruction depuis 1996 de plus de 3.500 villages, les très nombreux cas d’exécutions arbitraires, de disparitions forcées et de viols, le déplacement forcé de plus d’un million de personnes, et le recrutement forcé de dizaines de milliers d‘enfants soldats.