Les groupes de défense des droits humains pressent le gouvernement de mettre en œuvre les recommandations sur la torture et autres abus après un examen accablant de l’ONU

14/08/2019
Communiqué
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Suite aux graves préoccupations exprimées par le Comité des Nations unies contre la torture (CAT) concernant la torture au Bangladesh, sept organisations de défense des droits humains appellent le gouvernement du Bangladesh à reconnaître l’ampleur du problème et à mettre en œuvre les 90 recommandations formulées par l’organe des Nations unies.

Le 9 août 2019, le CAT a publié ses observations finales à la suite du tout premier examen de la mise en œuvre par le Bangladesh de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, un traité auquel le Bangladesh a adhéré en 1998. Le CAT est un organe d’experts indépendants chargé de surveiller le respect de la Convention contre la torture signé par les États parties. Ce document de 16 pages exprime de sérieuses préoccupations quant à la "pratique généralisée et systématique de la torture et des mauvais traitements par les forces de l’ordre", perpétrée en toute impunité.

Selon les informations fournies par le gouvernement, seuls 17 cas ont été enregistrés en vertu de la loi sur la prévention de la torture et des décès en détention depuis sa promulgation en 2013. À ce jour, aucune de ces affaires n’a fait l’objet d’une enquête. Le CAT a noté que les victimes et leurs familles qui cherchent à déposer des plaintes concernant des allégations de torture sont confrontées à du harcèlement, des menaces et des représailles.

Le CAT a également exprimé de sérieuses préoccupations concernant les nombreuses et crédibles allégations d’implication du « Rapid Action Battalion » (Bataillon d’action rapide - RAB) dans la perpétration de tortures, d’arrestations arbitraires, de détentions non reconnues, de disparitions et d’exécutions extrajudiciaires de personnes sous sa garde. Le Comité contre la torture a recommandé une enquête indépendante sur ces allégations.

Le CAT a également exprimé de sérieuses préoccupations et fait des recommandations sur d’autres violations graves des droits humains, notamment : les détentions non reconnues ; les disparitions ; les conditions de détention ; l’usage excessif de la force par les membres des forces de sécurité ; les représailles, le harcèlement et la violence contre les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes ; la violence contre les femmes ; et la violence contre les minorités autochtones, ethniques et religieuses et d’autres groupes vulnérables.

Les organisations soussignées demandent instamment au gouvernement du Bangladesh de soumettre, dans un délai d’un an, un rapport de suivi détaillant les progrès réalisés dans la lutte contre la torture et les autres violations graves des droits humains. Nous prenons également note de la déclaration des autorités du Bangladesh selon laquelle elles protégeront contre les représailles tous les membres de la société civile qui ont coopéré avec le Comité.

Les organisations soussignées sont :
Asian Legal Resource Centre (ALRC) ; Asian Federation against Involuntary Disappearances (AFAD) ; Asian Forum for Human Rights and Development (FORUM - ASIA) ; FIDH - Fédération internationale des droits humains ; Odhikar ; Robert F. Kennedy Human Rights ; et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT).

Pour plus d’information, veuillez contacter :
ALRC : Mohammad Ashrafuzzaman, at + 852 6073 2807
FIDH : Eva Canan at + 33 648059157, ecanan@fidh.org
OMCT : Iolanda Jaquemet at + 41 41 22 809 4939, ij@omct.org

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