Afghanistan une résolution décevante du Conseil des Droits de l’Homme

25/08/2021
Communiqué
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(Paris) La résolution adoptée aujourd’hui par le Conseil des droits de l’Homme (CDH) des Nations unies (ONU) lors de sa session spéciale sur l’Afghanistan ne permet pas de répondre de manière adéquate à la gravité de la crise des droits humains en Afghanistan et de promouvoir la responsabilité des violations des droits de l’Homme commises dans le pays, a déclaré la FIDH. La résolution, rédigée par le Pakistan au nom de l’Organisation de la coopération islamique, a été adoptée sans vote.

“La session extraordinaire a fourni une occasion opportune et importante de mettre en place un système d’alerte précoce pour faire face à la détérioration de la situation en Afghanistan, mais malheureusement, la montagne a peiné et a accouché d’une souris. À l’avenir, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies doit faire ce qu’il faut pour le peuple afghan en établissant un mécanisme d’enquête indépendant qui garantisse que les violations des droits de l’homme en Afghanistan soient documentées et que leurs auteurs soient tenus responsables."

Guissou Jahangiri, FIDH Vice President

De nombreux cas de violations des droits de l’homme ont été signalés dans tout le pays dans les semaines qui ont suivi la prise du pouvoir par les talibans, notamment la répression violente de manifestations pacifiques, des perquisitions à domicile de membres de la société civile et de fonctionnaires, des assassinats ciblés, des disparitions et des restrictions à la liberté de mouvement, de travail et d’éducation des femmes et des filles, dans un climat général de peur et de violence. Compte tenu du bilan catastrophique des talibans en matière de droits humains et de la situation précaire dans le pays, les défenseurs des droits humains, les journalistes et les membres de la société civile - y compris les femmes et les enfants - sont particulièrement vulnérables et en danger.

La FIDH appelle les membres du Conseil des Droits de l’Homme à tenir compte des appels de la société civile à établir un mécanisme d’enquête indépendant et sensible au genre pour collecter et conserver les preuves des violations du droit international des droits de l’Homme et du droit humanitaire commises depuis le début de l’année 2020, en vue de faire progresser la responsabilité. Bien que la session spéciale d’aujourd’hui soit une occasion manquée, le CDH doit maintenant se tourner vers la prochaine session de septembre pour produire une réponse plus adéquate à la crise.

La FIDH réitère son call appel à la communauté internationale pour que le gouvernement de facto du pays assure la protection des civils, y compris les défenseurs des droits de l’Homme, respecte les droits de l’Homme, y compris les droits des femmes et des enfants, rétablisse l’ordre constitutionnel et établisse un calendrier clair pour la tenue d’élections libres, équitables, inclusives et participatives qui reflètent la volonté du peuple afghan.

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