Le premier festival international de cinéma de femmes en Afghanistan aura lieu à Herat du 7 au 9 mars

06/03/2013
Communiqué
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Citadelle de Hérat

A la veille de la journée internationale des femmes, la FIDH soutient la toute première édition, en Afghanistan, d’un Festival international de cinéma consacré aux femmes , qui se tiendra à Hérat du 7 au 9 Mars.

Le festival a été initié par la Fondation Armanshahr et la Roya Film House, avec le soutien de 40 organisations de femmes et de défense des droits humains et de divers médias. Il aura lieu au sein même de la Citadelle de Hérat, au nord-est de l’Afghanistan.

Hérat a récemment été le théâtre de graves violations contre les femmes. Y organiser un festival de cinéma de femmes est un message porteur d’espoirs fort, a affirmé Guissou Jahangiri, directrice exécutive de la Fondation Armanshahr, organisation membre de la FIDH en Afghanistan.

Le Festival international du cinéma de femmes de Hérat est une occasion unique pour mettre en avant la vitalité de la société civile afghane a déclaré Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH. Les femmes afghanes ne sont pas seulement des victimes, mais aussi des actrices qui contribuent à la promotion de la paix et la tolérance en Afghanistan a rajouté Mme Belhassen.

Coprésidentes de la première édition du Festival international de cinéma de femmes de Hérat : Roya Sadat, directrice de Roya Film House et Guissou Jahangiri, directrice exécutive d’Armanshahr/OPEN ASIA.

Après le départ des Talibans, des institutions ont été mises en place pour protéger les droits des femmes et des filles. Mais elles continuent aujourd’hui de subir des violations massives.

A l’occasion de la Journée internationale de la femme le 8 mars, la FIDH et la Fondation Armanshahr demandent à la communauté internationale de se mobiliser davantage pour soutenir le respect des droits humains dans le cadre de la transitionen faveur du respect des droits humains en Afghanistan. Nos organisations recommandent au gouvernement afghan de :

  • S’assurer que les actes de violence contre les femmes fassent l’objet d’enquêtes et que les auteurs soient traduits en justice en conformité avec les obligations internationales.
  • Abolir les lois discriminatoires contre les femmes et ratifier des lois conformes aux obligations internationales.
  • Renforcer le système de justice formel, notamment à travers la participation effective de femmes au sein de la magistrature, et renforcer leur protection pour assurer l’exercice libre et indépendant de leurs fonctions.
  • S’abstenir de mettre les droits des femmes sur la table des négociations avec les Talibans et d’autres acteurs dans le cadre du processus de paix.

    Voir l’événement sur l’agenda de la FIDH (en anglais)

Trois questions à Guissou Jahangiri, directrice exécutive de la Fondation Armanshahr

FIDH : Quelle réponse avez-vous reçue de la part des réalisateurs en organisant ce festival ?

G.J : Le secrétariat du Festival a reçu environ 100 films de réalisateurs nationaux et internationaux, notamment de cinéastes femmes. Des cinéastes afghans de renom international tels que Seddiq Barmaq, lauréat du Festival de Cannes et du Golden Globe avec le film Osama, ont fait partie de l’équipe d’experts ayant préparé le Festival ; l’écrivain et réalisateur basé à Paris, Atiq Rahimi, dont le nouveau film Sangue-e Sabour (Pierre de Patience) vient de sortir dans les salles, a soutenu le Festival.
Il est important de souligner que cette année le Festival de cinéma de Hérat n’est pas une compétition, mais plutôt une plate-forme dédiée aux questions qui concernent les femmes, avec la conviction que la participation des femmes en tant que cinéastes engagées constitue un pas en avant pour changer leur rôle dans une société traditionnelle et déchirée par la guerre. À part la projection des films sélectionnés, le festival inclura l’organisation de tables rondes, d’ateliers éducatifs et des visites organisées des sites historiques de Hérat.

FIDH : Quelle a été l’implication de la société civile afghane ?

G.J : La Fondation Armanshahr et la Roya Film House ont pris l’initiative de solliciter pour l’essentiel une aide financière en Afghanistan sans bénéficier d’aucune aide internationale. Le soutien en nature et la solidarité de nombreuses ONG et institutions locales ont été mobilisé de multiples manières. Des entités gouvernementales telles que le Ministère afghan de l’information et de la culture, le conseil provincial de Hérat et la Commission indépendante des droits de l’Homme d’Afghanistan ont aussi apporté leurs contributions. De plus, d’autres festivals régionaux (le 9ème festival de cinéma des femmes asiatiques – IAWRT - en Inde ; le festival international de cinéma du Tadjikistan – DIDOR, le festival de courts métrages News-Asia-Iran), et des boîtes de production (Afghan Film, Barmak Film) ont soutenu le festival pour témoigner de leur solidarité envers les femmes afghanes et le 7ème art. Le chaîne de télévision afghane la plus populaire, TOLO TV, le journal 8 Sobh Daily, la radio Zamaneh (basée à Amsterdam) et le service persan de la chaîne BBC, vont couvrir l’événement.

FIDH : Quel est l’avenir d’un tel festival étant donné l’instabilité prévalant en Afghanistan ?

G.J : Nous prévoyons l’organisation de ce festival chaque année, à l’occasion de la Journée internationale de la femme le 8 mars, en espérant offrir au public l’occasion d’être confronté à une diversité d’opinion. Ainsi le festival deviendra un forum d’échange pacifique en Afghanistan ainsi que dans la région. Au cours des prochaines années, nous envisagerons la possibilité de l’organiser dans un pays voisin si, à notre regret, des impératifs sécuritaires nous y obligeaient.

Présentation (en anglais et en farsi) : Premier festival international de cinéma de femmes - Hérat, Afghanistan

Télécharger la présentation du premier festival international de cinéma de femmes - Hérat, Afghanistan (en anglais et en farsi).

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