Sommet UE-Japon : Une occasion à ne pas manquer pour évoquer la peine de mort au Japon

29/04/2009
Communiqué

A l’occasion du sommet UE-Japon qui se tiendra à Bruxelles le 4 mai 2009 la FIDH et le Committee on Prisoners’ Rights (CPR), organisation partenaire de la FIDH au Japon, appellent l’Union européenne à évoquer la question de la peine de mort.

Le rapport de la FIDH intitulé : « La peine de mort au Japon : La loi du silence, à contre-courant de la tendance internationale » publié l’automne dernier a mis en lumière la situation accablante concernant la peine de mort dans ce pays. « Le Japon continue de condamner à mort des criminels et de les enfermer pendant des décennies dans des prisons où règnent le secret et l’isolement, dans l’ignorance ou le mépris de l’opinion mondiale », affirme Florence Bellivier, Secrétaire générale de la FIDH. Par ailleurs, le nombre des exécutions au Japon est en constante augmentation : « 2008 a marqué le record en nombre d’exécutions au Japon, et ce depuis au moins quinze ans : nous assistons à un véritable recul » ajoute Dan Van Raemdonck, Vice-Président de la FIDH. Fin 2008, 15 personnes avaient été exécutées et 100 personnes étaient toujours détenues dans les couloirs de la mort. Par ailleurs, aucune révision de procès de condamnés à mort n’a été acceptée depuis 1986 et aucun condamné n’a été gracié depuis 1975. Kunio Hatoyama, connu sous le nom de "Shinigami » (Dieu de la Mort), en raison du nombre record d’ordre d’exécution qu’il a signé au cours de son mandat comme ministre de la Justice, a été nommé ministre de l’Intérieur dans le nouveau gouvernement Aso.

En octobre dernier, le Comité des droits de l’Homme des Nations unies a exprimé une nouvelle fois sa préoccupation concernant le du "Daiyo Kangoku" (détention de substitution), en vertu duquel des suspects peuvent être placés dans les locaux de détention de la police pour une période pouvant aller jusqu’à vingt-trois jours pour les investigations, sans possibilité de libération sous caution et avec un accès limité à un conseil, en particulier au cours des soixante-douze premières heures. Ce système accroît le risque d’interrogatoires prolongés et de recours à des méthodes d’interrogatoires abusives en vue d’obtenir des aveux. Les Nations unies ont demandé l’abolition de ce système, ou à tout le moins sa mise en conformité avec les engagements internationaux du Japon dans le domaine des droits de l’Homme.

Les experts de l’Onu ont également relevé que "le nombre de crimes punissables de la peine de mort n’a toujours pas été réduit et que le nombre d’exécutions a augmenté régulièrement ces dernières années. Il est préoccupé en outre de constater que les condamnés à mort sont mis au secret, souvent pour des périodes prolongées, et sont exécutés sans avis préalable donné avant le jour de leur exécution et, dans certains cas, à un âge avancé ou en dépit du fait qu’ils souffrent de troubles mentaux".

"Nous souhaitons que l’Union européenne saisisse l’occasion de ce Sommet pour se faire l’écho des préoccupations exprimées par le Comité des droits de l’Homme des Nations unies, sur le fondement des orientations pour la politique de l’UE à l’égard des pays tiers en ce qui concerne la peine de mort, adoptées en 1998 et révisées en 2008", a conclu Maiko Tagusari, Secrétaire Général du CPR.

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