La FIDH dénonce la libération provisoire de Fujimori

22/05/2006
Communiqué

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) dénonce la décision de la Cour suprême chilienne qui octroie à Alberto Fujimori la liberté provisoire.

Jeudi 18 mai 2006, la Deuxième Salle Pénale de la Cour Suprême du Chili a voté, par quatre voix contre une, une résolution en faveur de la libération provisoire sous caution demandée par les avocats de Fujimori. Dans l’attente d’un verdict sur son extradition, Fujimori purgeait son sixième mois de détention préventive suite au mandat d’arrêt international délivré contre lui par les autorités péruviennes.

La FIDH exprime sa préoccupation quant aux conséquences de cette décision. S’il est vrai qu’elle lui interdit de quitter le pays pendant la durée du processus d’extradition, la FIDH craint, tout comme les autorités péruviennes, qu’il ne cherche à s’enfuir et se réfugie à l’Ambassade du Japon, en usant de sa nationalité japonaise.

Cette décision n’est pas à la mesure des crimes contre l’humanité pour lesquels Fujimori est actuellement poursuivi, en particulier les graves violations des droits de l’Homme commises à Cantuta ou Barrios Altos. La FIDH s’inquiète du fait que, selon la résolution, « la liberté du prévenu n’est pas un danger pour la sécurité de la société ni pour celle des victimes, et elle ne fera pas obstacle aux diligences en cours », alors que l’argument contraire avait été avancé par la Cour suprême le 23 février 2006 en réponse à une première demande de liberté provisoire : Fujimori avait alors été considéré comme constituant un grave danger pour la sécurité de la société, en raison des caractéristiques et des circonstances des actes criminels qui lui sont attribués.

A la suite de sa mission internationale d’enquête au Chili en avril 2006, la FIDH avait souligné les incertitudes liées à l’avenir du processus d’extradition (voir communiqué de presse de la FIDH du 18 mai 2006). Dans son rapport intitulé La Extradición de Fujimori Al Perú : Un imperativo de Justicia ! (« L’Extradition de Fujimori au Pérou, un impératif de justice ! »), la FIDH exhortait le gouvernement chilien à se conformer dans les plus brefs délais à ses engagements internationaux en matière d’extradition.

La FIDH appelle aujourd’hui les autorités chiliennes à rejeter cette mesure et à répondre favorablement à la demande d’extradition faite par le gouvernement péruvien afin que Fujimori soit enfin jugé pour ses crimes.

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