Décidée dans le courant du mois d’octobre, avant la fuite
de Fujimori au Japon et les événements institutionnels et
politiques qui l’ont suivie, la mission avait initialement pour
objectif de réaliser le suivi des constatations et
recommandations de la mission antérieure, réalisée en
août 1998, consacrée à l’étude des institutions judiciaires
et de la situation pénitentiaire.
Entre temps, la FIDH avait également mandaté deux
missions d’observation électorales.
Dans les semaines qui ont précédé la mission et pendant
son séjour, les événements politiques et juridiques se sont
succédé à un rythme totalement imprévu.
Le parlement a rejeté la démission de Fujimori
communiqué depuis le Japon et a prononcé sa destitution
pour "incapacité morale permanente".
Le nouveau gouvernement mis en place depuis la fuite de
Fujimori est constitué de personnalités indépendantes et
unanimement respectées dans la société péruvienne.
Deux défenseurs des droits de l’Homme sont membres de
ce gouvernement de transition. Le ministre de la justice est
un ancien président de la Commission Andine de Juristes,
et la ministre des femmes et du développement social est
membre de la Coordination Nationale des Droits de
l’Homme.
La société péruvienne vit un extraordinaire moment
d’espérance et de reconstruction institutionnelle, dans un
contexte de relative incertitude, le gouvernement actuel
étant un gouvernement de transition qui se terminera avec
les élections prévues en avril 2001 et dont l’issue reste
incertaine, la vigilance de la communauté internationale
demeurant requise pour garantir la transparence du
processus électoral.