Les violations persistantes des Droits de l’Homme entraînent une nouvelle condamnation du Nicaragua par les Nations Unies

19/06/2020
Communiqué
en es fr

Les États membres du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies ont adopté aujourd’hui une nouvelle résolution sur le Nicaragua, qui condamne les graves violations des Droits de l’Homme et qui exhorte son gouvernement à y mettre fin. Grâce à cette résolution, la communauté internationale fait clairement savoir au gouvernement du Nicaragua qu’il doit s’abstenir de tout acte d’intimidation et de représailles, et qu’il doit de toute urgence veiller à ce que les responsables de toutes les violations des Droits de l’Homme largement signalées rendent des comptes.

Cette importante résolution fait suite à celle déjà adoptée par cet organisation en mars 2019 et renforce le mandat donné au Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme afin de donner la priorité à la surveillance de la situation au Nicaragua, qui devra préparer un rapport détaillé sur la situation des Droits de l’Homme au Nicaragua, y compris les progrès et les défis, qui sera soumis au Conseil pour discussion entre les États.

Face à l’adoption de la résolution et au titre de contribution au suivi à effectuer par le Haut Commissaire, aujourd’hui le rapport "623 jours de répression et de résistance : la situation des Droits de l’Homme au Nicaragua 18 avril 2018 - 31 décembre 2019" (ES) du Centre Nicaraguayen des Droits de l’Homme - CENIDH, membre de la FIDH au Nicaragua, est également publié. Ce rapport marque la fin de plus de deux ans de répression de la population non armée et de graves atteintes aux droits depuis que la crise a éclaté en avril 2018.

Le rapport décrit les différentes étapes suivies par le gouvernement qui, dans la pratique, a imposé un état d’urgence permanent :

1) la répression généralisée des protestations des citoyens ;
2) l’imposition d’un état de terreur et une opération de nettoyage ;
3) la criminalisation de la protestation sociale, les arrestations sélectives de certains politiques ;
4) l’interdiction de la protestation sociale et de la profanation des tombes ;
5) les enlèvements expéditifs, les tortures et les preuves de l’existence de prisons clandestines.

Cette répression mise en place par le régime a conduit le pays à un niveau élevé d’insécurité citoyenne : le régime a ignoré la violence et l’invasion délibérée subies par les peuples indigènes de la Côte Caraïbe, les meurtres dans les zones rurales et la violence contre les femmes, y compris les féminicides ; et, la stigmatisation et la criminalisation des défenseurs des Droits de l’Homme et des journalistes qui, jour après jour, mettent en évidence la terrible situation du pays. Tous ces crimes ont augmenté, sont en totale impunité et ont été accentués par la pandémie.

L’intervention des différents acteurs du Système Universel et du Système Interaméricain des Droits de l’Homme, de l’OEA et de l’Union Européenne, et leur positionnement constant sur la crise, ont été décisifs pour la rendre visible à la communauté internationale, qui exige avec insistance une solution pacifique de l’État du Nicaragua. La résolution du Conseil des Droits de l’Homme renforce cette position et constitue un encouragement pour la société civile du Nicaragua pour trouver une solution pacifique, en parallèle à l’appui reçu de plusieurs pays qui, au niveau bilatéral, ont donné leur appui à ces demandes et ont pris des sanctions afin de coopérer à l’obtention d’une solution rapide. La résolution du Conseil des Droits de l’Homme vient renforcer cette position et encourage la société civile au Nicaragua qui résiste, dans des conditions très difficiles, face à la répression sévère et à l’intimidation causées par ses plaintes et par le travail qu’elle mène, afin d’obtenir la vérité, la justice et la réparation pour les victimes.

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