Fédération internationale
pour les droits humains

Après s’être rendue sur place, la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a publié ses recommandations préliminaires à partir d’informations obtenues de plusieurs sources, dont les revendications de la société civile. Nous accueillons avec satisfaction le travail qu’a accompli la Commission lors de sa visite et nous estimons qu’il s’agit d’une étape fondamentale pour rendre la situation sociale et politique alarmante du pays plus visible et pour dénoncer les graves violations des droits humains rapportées par les victimes et la société civile nicaraguayenne.

Après avoir appris que le gouvernement acceptait la constitution d’un groupe d’experts indépendants, appelé le Groupe interdisciplinaire des experts indépendants (GIEI), les organisations demandent instamment qu’il soit créé dès que possible et que l’État nicaraguayen fournisse toutes les garanties nécessaires pour diligenter une enquête sur les actes de violence perpétrés lors de la répression.

La situation actuelle au Nicaragua est sombre. Dans son rapport préliminaire, la CIDH a souligné qu’elle avait eu connaissance de témoignages et de documents qui révélaient l’usage excessif de la force par les organes de sécurité de l’État ainsi que l’existence de groupes armés alliés au gouvernement. À ce jour, on estime qu’une centaine de personnes ont été assassinées et ce nombre est en augmentation.

Récemment, Amnesty International a affirmé dans un rapport que la répression avait atteint un niveau d’extrême violence, avec notamment l’utilisation excessive de la force par des groupes policiers et paramilitaires connus sous le nom de « fuerzas de choque ».

Au vu de ces faits, nous, les organisations, demandons que le gouvernement nicaraguayen s’engage à :
– mettre fin à la répression et aux manœuvres d’intimidation à l’encontre du mouvement social ;
– applique dès que possible les recommandations émises par la Commission interaméricaine.

Nous lançons également un appel aux États membres de l’OEA et à la communauté internationale pour exiger l’arrêt de toute violence. Enfin, nous vous demandons d’inciter le Nicaragua à respecter dès que possible les recommandations de la commission.