Ces faits se sont produits dans un contexte de violations systématiques des droits humains au Honduras dans les années 1980. Le procureur général du Honduras, Manuel Antonio Díaz Galeas, a reconnu les violations des droits humains commises à l’encontre de Herminio Deras García et de sa famille. Il a indiqué que le gouvernement actuel, présidé par Xiomara Castro, a pour priorité de présenter des excuses publiques et d’adopter des mesures de protection des droits fondamentaux, visant la démilitarisation de la sécurité publique et la séparation des fonctions policières et militaires.
Les membres de la famille espèrent que cela signifie que le Honduras va entrer dans une ère de respect du pluralisme politique, « non seulement pour nous, la famille Deras, mais aussi pour tous les citoyens et tous les différents points de vue qui peuvent exister dans une société. Nous nous souvenons que cette année, comme l’année dernière et l’année précédente, des leaders communautaires ont été assassinés au Honduras alors qu’ils protestaient et défendaient les droits humains ». En outre, la famille souhaite l’inclusion de politiques publiques inclusives pour le devoir de mémoire.
La Cour interaméricaine rendra un jugement sur les faits et l’évaluation des droits.
Cette affaire est emblématique de la violence exercée par l’État du Honduras dans les années 1980, dans le cadre de la Doctrine de sécurité nationale, au nom de laquelle des dirigeant·es de syndicats et d’organisations politiques, étudiantes et populaires identifié·es comme des opposant·es au gouvernement ont été assassiné·es et disparu·es.
Le harcèlement à l’encontre d’Herminio Deras a commencé après ses premières victoires en tant que conseiller syndical dans le nord du pays, avec des détentions arbitraires, des perquisitions et le mitraillage de sa maison. Cette situation a débouché sur son assassinat en 1983, la morgue refusant de recevoir son corps. Ses enfants, frères et sœurs, parents, oncles et tantes, neveux et nièces et cousin·es, parmi lesquel·les quatre enfants, ont également été détenu·es arbitrairement et violenté·es, menacés de mort et torturé·es physiquement et psychologiquement. La stigmatisation a restructuré la famille et a poussé plusieurs de ses membres à quitter le pays.
En tant que leurs représentant·es, le Comité de Familiares de Detenidos Desaparecidos en Honduras (COFADEH) et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) admirent la persévérance et la détermination des membres de la famille dans leur lutte pour la justice pendant des décennies d’impunité. Sans leur volonté inébranlable, ce moment d’ouverture du débat au Honduras sur les graves violations des droits humains des années 1980 n’aurait pas été possible.