New York, Paris, 18 novembre 2024. Aux États-Unis, la lutte historique contre le plus grand projet de prédation des institutions par un pouvoir autoritaire a commencé. Alors que le premier mandat de Trump était une indéniable catastrophe pour les droits humains, son retour à l’issue de sa victoire s’annonce sous d’encore plus sombres auspices. Donald Trump est préparé. Il est désormais accompagné d’une équipe de décideur·es politiques et d’une cohorte d’idéologues influent·es, tous·tes ayant un intérêt dans le démantèlement de la constitution des États-Unis et le désengagement du pays du droit international. C’est la perspective même de l’état de droit séculier qui est actuellement menacée aux États-Unis.
Vince Warren, directeur exécutif du Center for Constitutional Rights déclare : « Le racisme de Trump se fonde sur la déshumanisation et la criminalisation des personnes de couleur. C’est la résurgence du récit éculé où les Blancs·ches sont victimes et vivent dans la peur. C’est le même racisme qui s’est consolidé dans l’État américain pour commettre le génocide des peuples autochtones, réduire les Africain·es en esclavage, placer les Américain·es d’origine japonaise dans des camps de concentration et exclure les immigré·es, quelles que soient les époques. Ironiquement, Trump et les communautés marginalisées s’accordent sur une chose : la démocratie est l’ennemie de la suprématie blanche. C’est ce qui explique pourquoi les personnes de couleur se sont efforcées de donner vie à la démocratie au cours des deux derniers siècles, tandis que Trump s’emploie à la tuer. ».
Le projet de Trump est fondé sur la création un régime d’exception à caractère autoritaire au cœur de la démocratie américaine. En s’emparant de ses organes vitaux : le pouvoir judiciaire et les chambres législatives, il ambitionne de la détruire de l’intérieur. En pratique, cela signifie, de la part de l’État comme d’autres acteurs, d’encourager une violence déchaînée sans limite contre les mouvements sociaux, mais aussi des familles, des communautés... Trump et son administration tenteront de soumettre les migrant·es et les demandeur·es d’asile à des déportations massives, de supprimer les droits reproductifs et sexuels, de s’en prendre aux personnes transgenres et non conformes au genre, et de permettre la poursuite de la destruction de l’environnement. Ce régime de violence s’étendra également en dehors des frontières états-uniennes, dans la politique étrangère du pays, déjà ternie par la complicité de l’administration actuelle dans le génocide à Gaza.
Confrontés à cette perspective, la FIDH et le Center for Constitutional Rights appellent la communauté internationale des droits humains à rester solidaire des militant·es des droits sociaux et civils aux États-Unis et à lutter contre le démantèlement des droits humains collectifs. Au cours des quatre prochaines années, Trump promet de commettre des violations systématiques et massives des droits humains, en s’alignant sur les régimes et les gouvernements les plus autoritaires et les plus abusifs du monde. Ses politiques accentueront l’exploitation des terres et des personnes pour le profit de quelques un·es, dans un contexte d’accélération de la catastrophe climatique mondiale.
La FIDH, avec le Center for Constitutional Rights, son organisation membre aux États-Unis, et toutes ses organisations dans les Amériques et à travers le monde, s’engagent à s’opposer aux violations des droits humains inhérentes à l’autoritarisme et à lutter contre l’impunité, partout où l’administration Trump cherchera à faire avancer son agenda anti-droits.