Ces trois dernières années, cette multiplication des attaques visant volontairement des civils, dont la dernière, en Ossétie du Nord, a abouti à la mort de plusieurs centaines d’enfants, parents et enseignants, impose de s’interroger sur l’efficacité des réponses apportées à ces actes terroristes et sur leurs causes.
Les interventions militaires en Afghanistan puis en Irak, prétendument destinées à mettre un terme au terrorisme et à démocratiser ces pays, se soldent par un désastre humain et politique. Actuellement, le chaos et l’insécurité prévalent dans ces deux pays, favorisant la multiplication des groupes terroristes, qui sont les premiers bénéficiaires de ce vaste désordre. Les populations civiles, elles, sont comme toujours les premières victimes, tant des interventions armées que de la terreur entretenue par les Talibans en Afghanistan et par les groupes terroristes et les criminels de droit commun en Irak. Les organisations internationales et humanitaires ne sont pas épargnées.
Un certain nombre d’Etats réagissent aux attaques terroristes par le recours accru à l’arbitraire et instrumentalisent à des fins politiques la lutte anti-terroriste, en développant des mesures et pratiques liberticides. Ils font ainsi le jeu des groupes terroristes, qui visent à radicaliser les populations et à mener le monde vers une confrontation violente entre le Nord et le Sud.
Si les crimes terroristes sont devenus une réalité quotidienne qu’il faut combattre, la FIDH souhaite rappeler les principes suivants :
1. la lutte contre le terrorisme, indispensable et légitime, ne peut se faire que dans le respect des droits humains. S’ils s’affranchissent de leurs obligations dans ce domaine, les Etats ne peuvent qu’alimenter la spirale de la violence et de l’extrémisme.
2. La démocratisation des Etats despotiques peut et doit être encouragée par la communauté internationale, notamment par un soutien à la société civile locale indépendante et par des pressions diplomatiques, voire économiques, sur les gouvernements qui violent les droits humains. La démocratie ne s’impose pas par les armes.
3. Il est essentiel de mettre en place des mécanismes de surveillance par les institutions nationales et intergouvernementales appropriées pour aider à assurer la compatibilité des mesures nationales anti-terroristes avec les normes internationales relatives aux droits de l’Homme.
4. Les injustices et les violations des droits économiques et sociaux sont le lit du terrorisme. Il faut s’attaquer à elles. Cela passe notamment par la réforme de l’Organisation des Nations unies, une réforme du système économique mondial pour une mondialisation plus équitable et la prééminence du droit sur la force.