Appel à la libération immédiate et inconditionnelle des 76 dissidents

08/04/2003
Appel urgent

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) dénonce avec la plus grande fermeté les condamnations à des peines allant de 15 à 25 ans d’emprisonnement qui viennent d’être prononcées contre 33 dissidents cubains.

Ces condamnations interviennent à la suite de l’arrestation entre le 18 et le 26 mars 2003 de 79 dissidents poursuivis pour conspiration au titre de la loi 88 de protection de l’indépendance nationale et de l’économie à Cuba. Nombre de détenus sont impliqués dans le projet Varela tandis que d’autres sont d’éminents journalistes et défenseurs des droits de l’Homme. La FIDH est d’ailleurs intervenue dans le cadre de son programme conjoint avec l’OMCT, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, pour dénoncer ces atteintes à la liberté d’action des défenseurs et à la liberté d’association.

Selon, Elizardo Sanchez, président de la Commission cubaine des droits de l’Homme et de la réconciliation nationale (CCDHRN), organisation membre de la FIDH, les procès qui se sont ouverts à huis clos le 3 avril, se sont déroulés sans aucune garantie du droit à un procès équitable. Les droits de la défense ont été notamment systématiquement bafoués. Selon ce dernier, c’est la première fois dans l’histoire de la République de Cuba qu’autant de personnes ont été condamnées simultanément pour un délit d’opinion.

Ces condamnations ne visent qu’à sanctionner l’exercice des libertés fondamentales et en premier lieu les libertés d’expression, d’opinion, et d’association et s’inscrivent en totale contradiction avec les normes et principes universellement reconnus de protection des droits de l’Homme.

Elles contredisent, en outre, les principes des accords de Cotonou de l’Union européenne auxquels Cuba souhaite pourtant adhérer et dont le respect des droits de l’Homme constitue un élément essentiel. L’avis que doit rendre sur cette question la Commission européenne devra nécessairement prendre en compte cette nouvelle vague de répression. A cet égard, la FIDH se félicite de la réaction de l’Union européenne qui a publié le 26 mars une déclaration condamnant cette vague d’arrestations tandis que le Parlement est saisi d’un projet de résolution qui devra être examiné jeudi 10 avril.

La FIDH réitère son appel aux autorités cubaines afin qu’elles procèdent à la libération inconditionnelle et immédiate des dissidents arrêtés et condamnés.

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