Le retour de la peine de mort.

17/04/2003
Rapport

La Fédération Internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) entend formellement dénoncer la mesure d’exécution, intervenue le 11 avril 2003, des jugements prononçant la peine de mort à l’encontre de Lorenzo Enrique Copello Castillo, Bárbaro Leodán Sevilla García et Jorge Luis Martínez Isaac.

La FIDH exprime sa plus vive indignation au regard de la gravité des peines prononcées et de leur exécution quant au déroulement de la procédure ignorant ouvertement les règles contenues dans les Conventions Internationales, auxquelles est adhérente la République de Cuba, et notamment celles relatives à un procès juste et équitable.

La FIDH rappelle que depuis l’été 2000 le gouvernement cubain n’avait procédé à aucune exécution de sentences de condamnation à mort et que les exécutions de Lorenzo Enrique Copello Castillo, Bárbaro Leodán Sevilla García et Jorge Luis Martínez Isaac constituent la fin d’une moratoire de fait et ouvrent la voie à la possibilité d’exécution des jugements de condamnation à mort dont font l’objet plusieurs dizaines de détenus.

La FIDH souligne que la peine de mort dans la législation cubaine vise plus d’une centaine de délits, ce en dépit des demandes répétées des organisations de droits de l’homme. Il n’existe aucun type d’information officielle concernant les personnes condamnées à cette peine ni concernant leur situation dans les couloirs de la mort.
Tout paraît indiquer que les personnes exposées à la peine de mort à Cuba, ne bénéficient pas des normes minimales de l’ONU en matière de traitement des prisonniers et des détenus.

La FIDH rappelle de nouveau qu’elle s’oppose sans réserve à l’application de la peine de mort, qui ne peut être justifiée ni par une quelconque déclaration de principes, ni par une quelconque considération utilitaire. De plus, la peine de mort, qui constitue une peine inefficace, irréparable et contradictoire est incompatible avec les principes de justice moderne, au regard de l’évolution du droit international. Par conséquent, son abolition constitue un impératif de justice.

La FIDH exige que les autorités cubaines abolissent dans le délai le plus bref la peine de mort figurant dans le code pénal en vigueur.

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