La FIDH craint que Bernardo Moreno ne cherche à fuir la Colombie pour se soustraire à la justice

03/03/2015
Communiqué
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Paris - Bogotá, le 28 février 2015. - La FIDH et son organisation membre en Colombie, le Collectif des Avocats « José Alvear Restrepo » (CAJAR), sont satisfaits de la décision de la Cour suprême de Justice de Colombie qui a prononcé aujourd’hui la condamnation de l’ex-chef du Département administratif de sécurité (DAS) de Colombie, María del Pilar Hurtado, pour falsification de documents publics, conspiration, détournement de fonds, écoutes illégales de communications et abus de pouvoir. La Cour a reconnu María del Pilar Hurtado coupable des cinq délits dont elle a été accusée.

L’ex-secrétaire général de la présidence, Bernardo Moreno, a également été condamné pour conspiration, écoutes illégales de communications et abus de pouvoir.

La durée des peines et des sanctions sera annoncée jeudi 5 mars. Toutefois, la FIDH et le CAJAR expriment leur inquiétude, car l’arrestation de Bernardo Moreno n’a pas été prononcée alors que les délits ayant entraîné sa condamnation sont passibles d’emprisonnement. Cette situation peut encourager Bernardo Moreno à fuir le pays, tout comme certains autres membres du gouvernement Uribe Vélez devenus des fugitifs.

« Nous espérons que cette condamnation servira d’exemple dans la région et qu’elle dissuadera tous ceux qui sont en position de force et qui détiennent le pouvoir décisionnel de surveiller et persécuter les civils de manière illégale » , a déclaré Karim Lahidji, président de la FIDH.

Au cours de ces dernières années, la FIDH et le CAJAR ont fourni des informations sur les activités illégales du DAS et ont mené plusieurs actions au Panama pour demander l’arrestation et l’extradition de l’ex-chef du DAS. Ces organisations ont également participé à plusieurs procédures judiciaires relatives à ces affaires.

« Nous espérons que María del Pilar Hurtado ne portera pas seule la responsabilité des activités criminelles auxquelles elle a été mêlée et qu’elle dira la vérité pour que les principaux responsables soient sanctionnés » , a indiqué Luis Guillermo Pérez, président du CAJAR et représentant permanent de la FIDH auprès de l’Organisation des États Américains (OEA). Luis Guillermo Pérez a également exprimé son mécontentement, car la Cour suprême de justice n’a pas statué sur les affaires « Job » et « Tasmania », toutes deux d’une extrême gravité.

« La FIDH et le CAJAR réitèreront leur demande concernant l’ouverture d’une enquête et la sanction des auteurs de ces faits qui siègent aux plus hautes instances du gouvernement, afin de faire valoir les principes de la démocratie et de l’État de droit et pour que les victimes obtiennent réparation » , ont ajouté les représentants des deux organisations.

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