Pastrana met en danger le processus de paix

11/01/2002
Rapport

Suite aux décisions prises, les 9 et 10 janvier 2002, par le Dr. Andrés Pastrana Arango, Président de la Colombie, de suspendre les négociations de paix et d’imposer un délai maximum de 48 heures pour que les Nations Unies hâtent leurs démarches auprès des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) pour tenter de sauver le processus de dialogue, la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH) tient à transmettre le présent communiqué aux autorités colombiennes, ainsi qu’au mouvement de rébellion et à la communauté internationale.

1. La FIDH appuie les déclarations du Secrétaire Général des Nations Unies, M. Kofi Annan, soulignant que le conflit armé en Colombie ne pouvait être résolu que par le dialogue. Elle accueille aussi favorablement les déclarations de M. James Lemoyne, représentant du Secrétaire Général pour les négociations de paix en Colombie. Ce dernier insistait sur la nécessité pour le gouvernement et les FARC de rétablir une confiance mutuelle, afin de permettre au processus de se poursuivre et progresser.

2. La FIDH tient à signaler que la rupture définitive du dialogue ne pourra qu’aggraver la crise humanitaire en Colombie (qui figure déjà parmi les plus graves crises de ce genre dans le monde) et qu’elle aura en outre des répercussions néfastes sur la stabilité régionale.

3. La FIDH demande instamment aux parties concernées de respecter les accords existants et de conclure le plus tôt possible un Accord global sur les droits de l’Homme et le droit international humanitaire, conformément aux recommandations formulées par la Commission des droits de l’Homme et la Haute Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’Homme.

4. La FIDH demande également aux parties concernées d’avancer dans les négociations sur le programme thématique et de conclure en même temps un cessez-le-feu et un arrêt des hostilités, conformément aux dispositions de l’accord de " San Francisco de la Sombra ". Il est indispensable que la population colombienne se sente concernée par le processus de négociation.

5. La FIDH suit avec intérêt l’annonce faite par le Président Pastrana de permettre la médiation des Nations Unies auprès des FARC, et ce jusqu’au samedi 12 janvier à 21h30, afin de trouver des alternatives à la rupture définitive des pourparlers.

6. La FIDH espère le rétablissement des négociations, afin que les élections à venir se déroulent dans un climat de tolérance, propice aux espoirs de paix. Elle espère également que les propositions de programme des candidats présidentiels s’orienteront vers une politique de paix au niveau de l’Etat.

7. La FIDH appelle la communauté internationale, en particulier l’Union européenne, à encourager les pourparlers de paix en Colombie et à appuyer la démarche développée dans ce sens par divers Etats et les Nations Unies elles-mêmes.

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