Ce rapport de 93 pages publié hier souligne les thèmes qui font l’objet de l’attention particulière de la CPI. C’est avec satisfaction que la FIDH constate que le Bureau de la Procureure a prévu de se concentrer, dans le cadre de l’analyse préliminaire, sur la responsabilité pénale des hauts commanditaires - qu’il s’agisse de militaires, paramilitaires, civils ou membres de la guérilla - dans le déplacement forcé, les faux-positifs, les crimes sexuels ainsi que la promotion et l’expansion du paramilitarisme.
« A travers ce rapport, la CPI adresse clairement un dernier avertissement à l’Etat colombien. Et s’il ne fait pas le nécessaire pour mettre un terme à l’impunité des plus hauts responsables de ces crimes, la CPI ouvrira une enquête », a affirmé Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH.
Le rapport signale également que le Bureau de la Procureure suivra de près la mise en œuvre des mesures prévues dans le cadre juridique pour la paix (marco jurídico para la paz) et sera attentive à ce que les responsables des crimes de sa compétence soient jugés. Il souligne aussi le risque que représente la réforme constitutionnelle entreprise par le gouvernement colombien, dans la mesure où celle-ci vise à étendre la juridiction militaire aux graves violations des droits de l’Homme et aux infractions au droit international humanitaire.
La FIDH appelle les autorités colombiennes à prendre sérieusement en considération cet avertissement et à faire preuve d’une réelle volonté politique de juger les hauts responsables des crimes contre l’humanité commis ces dix dernières années et encore aujourd’hui en Colombie.