Justice et transition démocratique

02/03/1999
Appel urgent

Une mission d’enquête internationale de la FIDH se rend au Chili

Tout au long de sa dictature le Général Pinochet a consciencieusement mis en place une série d’obstacles juridiques pour s’assurer une impunité totale au Chili (Loi d’auto-amnistie de 1978 ; Constitution de 1988 façonnée par et pour le Général ; nomination de ce dernier comme sénateur à vie le 11 mars 1998 - ce qui est censé lui octroyer, au Chili, une immunité parlementaire pour le restant de ses jours ; etc..). En dépit de ce verrouillage juridique, depuis le début de l’année 1998, 17 procédures ont été initiées au Chili contre Augusto Pinochet concernant sa responsabilité dans 1228 cas de séquestrations, tortures, disparitions forcées ou homicides qualifiés.

Une des 17 plaintes, déposée par le Groupement des familles des détenus-disparus, accuse le Général d’être responsable de séquestrations et de tortures suivies de disparitions ou d’homicides de 972 personnes, dont chaque cas est individuellement documenté.

La FIDH a décidé de mandater une mission d’enquête internationale pour faire le point de l’état de ces procédures et identifier clairement les obstacles qu’elles rencontrent.

Cette mission, composée de Claude Katz, avocat français et secrétaire général de la FIDH, Antonio Doñate, magistrat español et Juan Carlos Capurro, avocat argentin se rendra à Santiago à compter du 4 mars prochain.

La FIDH estime que la transition vers un Etat de droit au Chili ne pourra être totalement achevée que si l’on permet à la justice de juger les responsables des violations des droits de l’Homme, et particulièrement celles commises pendant la dictature du Général Pinochet.

Tant que les obstacles à cette justice ne seront pas levés, ce sera au droit international - européen en l’occurrence - de s’exercer, et aux Lords Britanniques de confirmer que l’ex-dictateur ne peut se prévaloir de l’immunité diplomatique.

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