Ce rapport est le fruit d’un contrôle révélant que les recommandations formulées huit ans plus tôt -dans le rapport de 2011- à l’adresse des responsables n’ont pas été appliquées, et saluant les progrès atteints par la communauté en matière de lutte pour la reconnaissance et la réparation des violations de ses droits. Le cas de Piquiá illustre parfaitement les conséquences dramatiques du modèle de développement qui place les intérêts économiques au-dessus des droits humains ; cet exemple doit encourager les entreprises à imaginer un modèle alternatif permettant de respecter pleinement les droits de tout un chacun.
Dans le contexte du récent assouplissement du droit de l’environnement, faute de moyens de contrôle et de sanctions, les entreprises agissent bien souvent à la marge du cadre légal. En dépit des violations du droit de l’environnement constatées par les organes compétents, certaines entreprises sidérurgiques opèrent sans autorisation environnementale, et les structures où l’activité a déjà cessé se détériorent à ciel ouvert, avec des conséquences irréversibles sur l’environnement et la population des communautés voisines.
En outre, la contribution économique des entreprises pour les réparations est quasi-inexistante, et à ce jour, nulle reconnaissance formelle n’a été faite par les responsables de ces violations des droits humains avérées, ce qui risque d’entraîner la persistance de ces violations.
« Les entreprises partent du principe que les citoyens ne connaissent pas leurs droits et ne sont pas organisés pour les défendre. Nous avons choisi de ne pas accepter le rôle de citoyens de seconde zone que les entreprises souhaitent nous imposer, c’est pourquoi nous avons obtenu quelques avancées. L’histoire de Piquiá montre que les drames de Mariana et Brumadinho ne sont pas des cas isolés, mais bien le fruit d’une ligne de conduite qui doit changer de toute urgence. »
Ce rapport montre que malgré des progrès constatés dans la procédure de relogement de 312 familles de Piquiá de Baixo (soit près de 1 110 personnes) avec des travaux entamés en novembre 2018, la pollution persistante et d’autres risques associés continuent de détériorer la santé des 7 500 résidents restés à Piquiá.
Selon nos organisations partenaires, aucune des 39 recommandations n’a été pleinement appliquée et 74,4 % d’entre elles n’ont pas connu d’avancée, ce qui signifie qu’aucune des violations des droits humains avérées en 2011 n’a été réparée intégralement.
« Dans la mesure où le dédommagement effectué par les entreprises n’est réalisé qu’aux fins d’éviter des sanctions sociales, économiques, des conséquences sur leur réputation et dans d’autres domaines, et que l’État brésilien est incapable de contrôler et sanctionner les violations perpétrées, le Brésil n’est pas à la hauteur des normes de responsabilité sociale des entreprises prônées par l’OCDE, organisation dont il souhaite faire partie. »
Les institutions n’ont démontré aucune capacité ni volonté réelle de faire face de manière stratégique aux problèmes découlant de la pollution atmosphérique. Au contraire, elles se sont limitées à gérer ces problèmes de manière passive, se contentant de réagir aux manifestations organisées par les personnes touchées, ce qui est insuffisant.
Les principales avancées ont pu être réalisées grâce à l’immense travail effectué par la communauté qui a su endosser un rôle de premier plan, et le travail des défenseurs des droits humains a été essentiel pour la lutte visant à obtenir une réparation intégrale. L’État se doit d’apporter la garantie d’un environnement sain et propice à la défense des droits humains.
Face au peu d’avancées concrètes réalisées, ce rapport se présente non seulement comme un outil de dénonciation, mais aussi comme le point de départ d’une série d’actions d’ampleur et d’une communication permettant d’offrir une meilleure visibilité internationale à ces problématiques, et par-dessus tout, d’éviter que les nombreuses situations abusives y étant identifiées se répètent.
Pour consulter le rapport complet (en espagnol) :