La FIDH appelle au respect de la volonté des électeurs !

18/08/2004
Communiqué
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La Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH), préoccupée par la grande polarisation politique qui existe au Vénézuela, a envoyé une mission internationale d’enquête, composée de Katia Nouten, coopérante en droits de l’Homme et en développement et d’Alirio Uribe Muñoz, Vice-président de la FIDH et membre du Collectif d’Avocats José Alvear Restrepo (CCAJAR), dans le but de constater si les garanties fondamentales étaient réunies pour l’organisation du référendum du 15 août 2004.

La FIDH reste vigilante quant aux suites du processus référendaire de la République Bolivarienne du Vénézuela et exprime sa satisfaction pour la liberté d’expression dont ont pu bénéficier les différentes parties, pour l’affluence massive des électeurs aux urnes et pour la tranquillité et le civisme des votants.

La FIDH exprime, par contre, sa préoccupation pour les actes de violence isolés qui ont eu lieu durant le processus électoral et ont occasionné au moins 4 morts et des blessés. Sur la place Altamira, le 16 août 2004, des individus non identifiés ont tiré de façon aléatoire sur les partisans de l’opposition, provoquant la mort d’une personne et plusieurs blessés.

La FIDH demande aux autorités de mener une enquête impartiale et sanctionner, conformément à la loi, les auteurs de ces actes de violence. La FIDH espère que les autorités vénézuéliennes prendront toutes les mesures légales nécessaires pour garantir la sécurité, l’intégrité physique et psychologique des participants à toutes les manifestations pacifiques qui se produiront dans les prochains jours.

La FIDH considère que les résultats du référendum publiés par le Conseil National Electoral (CNE) confirment le mandat d’Hugo Chavez. Ces résultats jugés crédibles et impartiaux par les observateurs internationaux, l’Organisation des Etats d’Amérique (OEA) et le Centre Carter doivent être assumés et respectés par la société vénézuelienne.

La FIDH souhaite que les plaintes, les dénonciations d’irrégularités, les demandes d’éclaircissements sur les résultats électoraux soient traitées de façon impartiale, sans instrumentalisation. Ces requêtes peuvent être examinées par les instances judiciaires ou administratives et au besoin par les observateurs internationaux.

La FIDH appelle le gouvernement du Vénézuela à prendre conscience de l’existence d’un grand nombre de votants (3.584.835, c’est-à-dire 42.16% des électeurs, selon le deuxième bulletin électoral du CNE, sur la base de 79.82% des bulletins de vote examinés) qui a manifesté son opposition à sa manière de gouverner, ce qui implique de créer des mécanismes institutionnels pour écouter, canaliser ses propositions et les considérer pleinement comme acteurs politiques de la vie vénézuelienne pour renforcer la gouvernance démocratique.

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