La FIDH rencontre le président togolais Faure Gnassingbé à l’occasion de sa visite officielle en France

08/09/2006
{#COMPOSITION|sinon{communique}}

La lutte contre l’impunité au coeur de la discussion

Une délégation de la FIDH, menée par son président Sidiki Kaba, a rencontré ce jour à Paris le président togolais Faure Gnassingbé.

La FIDH a pu saluer les efforts de conciliation engagés par le pouvoir et les partis d’opposition qui ont conduit à la signature, le 19 août 2006 de l’accord politique global, feuille de route vers la construction de l’état de droit au Togo.

Tout en insistant sur la nécessité de la mise en oeuvre concrète des engagements, la FIDH a salué l’annonce de la mise en place imminente du gouvernement d’union nationale et les dispositions de l’accord concernant l’établissement d’un processus électoral libre et transparent. Par ailleurs, la FIDH a mis en lumière l’importance des engagements pris en faveur du retour des réfugiés et souhaité une concrétisation rapide et effective de ceux-ci en partenariat avec le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies.

La FIDH a tenu néanmoins à exprimer un certain nombre de préoccupations quant aux lacunes ou imprécisions de l’accord relatives à la lutte contre l’impunité, cause des graves violations des droits de l’Homme au Togo depuis de nombreuses années. La FIDH, soulignant auprès du chef de l’Etat l’importance de la justice dans l’oeuvre de réconciliation nationale, a appelé le président togolais à répondre aux prescriptions internationales concernant les droits des victimes à la vérité, à la justice et à réparation. Ainsi, la FIDH a recommandé au président togolais de rejeter toute initiative d’amnistie, demandant au contraire des sanctions immédiates contre les éléments des forces de sécurité responsables des crimes les plus graves contre la population civile.

La FIDH a également mis en exergue le besoin de mettre en place, dans les plus brefs délais, la Commission vérité prévue par l’accord politique global en précisant son mandat et sa composition pour assurer son indépendance, et les perspectives judiciaires. La FIDH a également demandé à ce que les montants des cautions exigées par les juges pour la mise au rôle d’une plainte soient diminués pour permettre aux victimes d’user le cas échéant de leur droit d’accès à la justice. En outre, la FIDH a appelé le chef de l’Etat à prendre toutes les mesures utiles pour que le Togo ratifie dans les plus brefs délais le Statut de la Cour pénale internationale. Cette ratification constituerait un symbole fort de prévention des crimes les plus graves.

La FIDH a enfin souhaité que le nouveau Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme basé à Lomé et la société civile deviennent des partenaires privilégiés des autorités togolaises dans l’objectif du strict respect des conventions internationales de promotion et de protection des droits de l’Homme ratifiées par le Togo.

Lire la suite