Lettre de soutien invitant les autorités de la République tchadienne à s’investir pour une rencontre de paix et de réconciliation nationale au Tchad, initiée par la société civile

17/04/2003
Communiqué

La FIDH note avec satisfaction la volonté du Président de la République tchadienne Monsieur Idriss Déby, affichée lors de ses récentes déclarations publiques, de trouver une solution en faveur de la paix au Tchad.

Eu égard au climat de violence qui subsiste actuellement au Tchad et la déliquescence de l’Etat, affirmée par le Président de la République lui-même le 14 novembre 2002 lors d’un Conseil des Ministres, l’appel à la paix et à la réconciliation lancée par les acteurs de la société civile pour une paix globale et durable apparaît comme une nécessité. En effet, le Tchad doit pouvoir se tourner résolument vers son développement économique et social, après plus de quarante ans de guerre, faisant des centaines de milliers de victimes innocentes.

La FIDH tient à faire part aux plus hautes autorités gouvernementales et d’opposition de son soutien à l’initiative de la société civile tchadienne d’établir un forum de paix et de réconciliation nationale, regroupant tant les autorités gouvernementales que les mouvements de l’opposition armée et démocratique. La FIDH considère en effet que cette rencontre de réconciliation nationale entre toutes les parties en présence est le seul moyen efficace de parvenir à l’établissement d’une paix globale et durable au Tchad.

Dans cette perspective, la FIDH, qui suit avec une attention particulière ce processus, appelle toutes les parties concernées, et notamment le Président de la République, le Premier Ministre, le Président de l’Assemblée Nationale et les leaders des mouvements d’opposition armée ainsi que l’opposition démocratique, à se mobiliser en faveur de la paix et à s’engager clairement sur leur volonté de mettre en œuvre des décisions qui y contribueront. La FIDH souligne notamment que la paix ne peut s’établir sans le respect de principes fondamentaux et demande que les questions relatives aux droits de l’Homme et au droit humanitaire soient au cœur des négociations entre les parties en conflit.

Par ailleurs, la FIDH souligne que la réconciliation nationale ne peut se faire dans le climat d’impunité chronique qui subsiste au Tchad. La FIDH demande que toute la lumière soit faite sur les exactions commises par les forces gouvernementales et les mouvements d’opposition et les appelle à se mobiliser pour faire cesser l’impunité des responsables des crimes commis au Tchad.

Sidiki Kaba Président de la FIDH

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